Génération 90 n’est pas la dernière compil sponsorisée par NRJ ni une nouvelle émission pour jeunes sur M6. Derrière ce titre débile, une très bonne idée : montrer pendant tout l’été période pauvre en sorties mais propice aux revoyures, redécouvertes ou rééchelonnements de valeurs une flopée de premiers films français, réalisés dans les […]
Génération 90 n’est pas la dernière compil sponsorisée par NRJ ni une nouvelle émission pour jeunes sur M6. Derrière ce titre débile, une très bonne idée : montrer pendant tout l’été période pauvre en sorties mais propice aux revoyures, redécouvertes ou rééchelonnements de valeurs une flopée de premiers films français, réalisés dans les quatre ou cinq dernières années. Occasion de refaire le point au calme sur ce fameux « jeune cinéma français », de tester la solidité de certains engouements à chaud et de torpiller certains poncifs collants qui ont cours à son sujet. Première idée reçue : un cinéma trop improvisé, pas assez écrit ou scénarisé. Pourtant, Un Monde sans pitié, Mina Tannenbaum, L’Odeur de la papaye verte, Delicatessen, Lune froide, Regarde les hommes tomber, Personne ne m’aime, Riens du tout, Loin du Brésil, etc. ne semblent pas franchement relever de cette hypothétique catégorie et souffrirait même parfois de trop de scénario, voire de surécriture. Deuxième idée reçue : un cinéma plombé par la pensée unique de la Femis. Mais alors quid de Martine Dugowson, Mathieu Kassovitz, Cyril Collard, Patrick Bouchitey, Tonie Marshall, Jacques Audiard, Malik Chibane, Caro/Jeunet, etc. ? Il semblerait donc que tout le monde ait le droit de se lancer dans le cinéma en France et que le passeport Femis ne soit pas encore obligatoire. Troisième idée reçue : un cinéma ne quittant pas les chambres de bonne parisiennes. Ah bon ? Et la banlieue havraise du Fils du requin ? L’Indochine SFP de La Papaye verte ? Le Paris en conserve de Delicatessen ? Le ghetto reconstitué de Moi Ivan, toi Abraham ? Le quartier du Panier de Bye bye ? Sans parler du voyage mental de La Sentinelle qui embrasse toute l’Europe et son histoire… A l’image du cinéma français, le « jeune » cinéma français tire aussi dans tous les sens, esthétiques ou thématiques. Quel rapport entre les univers de Pascale Ferran et Mathieu Kassovitz, Cédric Kahn et Arnaud Desplechin, Emmanuelle Cuau et Martine Dugowson ? Génération 90 démontre une grande diversité de ce cinéma, voire des lignes de clivage. Ensuite, à chacun de faire son tri.
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