Un disque séduisant de l’artiste récemment disparu.
Il y a douze ans, un de ses amis décèle dans un morceau de Gotye un peu de la fantaisie chère à Jean-Jacques Perrey. Interloqué, le bidouilleur et multi-instrumentiste australien découvre l’œuvre iconoclaste et avant-gardiste du Français. Depuis, il en est même devenu un spécialiste et un ardent défenseur. Il lance d’ailleurs sa maison de disques Forgotten Futures avec cette délicieuse et soignée compilation (beau vinyle transparent, notes signées Simon Reynolds). Comme l’annonce son titre, sont réunis ici des morceaux où Perrey manie l’ondioline, cet ancêtre du synthétiseur inventé au début des années 1940 dont il sera le meilleur V.R.P. des deux côtés de l’Atlantique (en atteste en face B une étourdissante séance de démonstration).
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Si Perrey reste associé à des compositions ludiques et farceuses (à l’image de Chicken on the Rocks), cette collection de raretés rétablit l’équilibre avec des prestations moins enjouées mais aussi séduisantes. Sur le mélancolique L’Ame des poètes de Trenet, Danielle of Amsterdam (conçu avec un Angelo Badalamenti trentenaire) ou le thème de La Vache et le prisonnier, Perrey fait chanter son ondioline d’une façon si émouvante qu’on est pris d’un doute : l’instrument magique a-t-il une âme propre ?
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