D’abord, deux chiffres qui ne rigolent pas : 7 % des films distribués en Italie sont français, et ils représentent à peine 2 % des spectateurs. Autant dire que le cinéma français n’est pas à la fête. Si l’on regarde dans le détail les films qui ont réalisé le plus d’entrées en Italie pendant la […]
D’abord, deux chiffres qui ne rigolent pas : 7 % des films distribués en Italie sont français, et ils représentent à peine 2 % des spectateurs. Autant dire que le cinéma français n’est pas à la fête. Si l’on regarde dans le détail les films qui ont réalisé le plus d’entrées en Italie pendant la saison 95-96, on retrouve derrière Underground, de production française, Gazon maudit, La Haine et Le Hussard sur le toit. Il est bon de rappeler que, derrière sa façade prestigieuse, ses discours conquérants et sa production de qualité, notre ciné ne représente chez nos voisins les plus proches que des parts de marché dérisoires.
C’est donc avec curiosité que nous nous sommes rendus au Festival du film français de Florence (du 1er au 7 novembre). Depuis plus de dix ans, sous la houlette d’Aldo Tassone et Françoise Pieri, France Cinéma tente, contre vents et marées et dans une ambiance de bordel sympathique et chaleureuse, de faire connaître le cinéma français de l’année écoulée à des Italiens pas toujours friands de ces spectacles-là. Comme chaque année, la programmation est assez bizarre et essaie de panacher avec plus ou moins d’habileté metteurs en scène commerciaux (tout le monde est là : Lelouch, ovationné comme toujours en Italie, Oury pince-sans-rire, Leconte, Molinaro, Tavernier, dont le Capitaine Conan a gagné le prix du Festival, et même Robert Enrico !) et auteurs plus rigoureux et exigeants (Desplechin, programmé beaucoup plus tard, Bonitzer très bien accueilli, Téchiné, Doillon, Guédiguian et jusqu’à l’ascète Cavalier, dont La Rencontre a rencontré un franc succès). Pas de surprises donc, mais une réelle curiosité du public italien, malgré le temps splendide, la première édition de la Biennale de l’art contemporain et de la mode (événement un peu frime mais assez génial, qui anime la ville tout l’hiver) et la célébration des grandes inondations de 1966 qui avaient englouti le centre historique et détruit une partie des bouquins de la Bibliothèque nationale. Cette année, France Cinéma a aussi organisé la première rétrospective complète consacrée à Julien Duvivier, excellent artisan du cinéma français, dont l’intégralité des films, après Florence, arrivera bientôt à la Cinémathèque. Bref, grâce aux hôtesses accortes, à la bonne ambiance générale et à quelques verres de chianti, cette vitrine de la production française se laissait lécher avec plaisir.
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