Grands enfants, férus d’humour anglo-saxon ou amateurs d’absurde, tous aimeront Babe, le cochon pas niais.
Vu d’un œil clinique et insensible aux charmes d’un goret dodu et rose, le scénario de Babe ne va pas chercher très loin : un porcelet sauvé de l’abattoir est gagné sur une foire par un brave fermier qui s’attache à lui. Fasciné par les capacités du cochon à faire obéir ses moutons Babe a entre-temps été éveillé à la vie par des chiens de berger , le fermier se met en tête de le faire participer à un concours de dressage canin plutôt que de le transformer en rillettes. Inutile de chercher ici un message complexe ou une parabole définitive, la morale de l’histoire est simpliste, voire simplette tout s’arrange parce que l’affable suidé parle gentiment aux moutons au lieu de leur aboyer dessus comme le font les chiens. Mais le réalisateur australien Chris Noonan transforme ce qui pourrait n’être qu’une niaiserie de plus pour gamins bébêtes en fable distordue et irrationnelle : la basse-cour et le bétail complotent, se font des crasses, commentent, dissertent sur la vie, les cochons se prennent pour des chiens et mordent les moutons. Observations qui font que Babe ne sombre jamais dans la mièvrerie sentimentale et infantile généralement propre aux films d’animaux. Malgré des décors léchés ressemblant plus à Eurodisney qu’au bush local, la niaiserie nous est soigneusement épargnée, que ce soit par l’intrusion de la modernité (on s’offre un fax pour Noël), par le réalisme froid et dépouillé des rares humains présents dans le film deux éleveurs particulièrement dévoués à leurs ferme et troupeau , ou par des dialogues parfois sardoniques, dans l’esprit de La Famille Addams.
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