You’ll never make love in this town again caracole en tête des meilleures ventes du New York Times. Ce qui n’étonnera personne vu son sujet : des putes de luxe racontent les préférences sexuelles de leurs clients, pour la plupart milliardaires et stars hollywoodiennes. Pourtant, l’intérêt du livre ne tient pas tellement au récit détaillé […]
You’ll never make love in this town again caracole en tête des meilleures ventes du New York Times. Ce qui n’étonnera personne vu son sujet : des putes de luxe racontent les préférences sexuelles de leurs clients, pour la plupart milliardaires et stars hollywoodiennes. Pourtant, l’intérêt du livre ne tient pas tellement au récit détaillé de Robin, Liza, Linda et Tiffany, quatre filles issues de riches familles californiennes, devenues putes par hasard, persuadées de devenir stars en fréquentant les villas de Jack Nicholson ou Warren Beatty. Il y a bien sûr certaines révélations réjouissantes dont on se doit de rendre compte : Robert Evans, le producteur du Parrain, adore qu’on lui pisse dessus ; Rod Stewart ne fait l’amour avec les prostituées qu’en présence de sa femme ; George Harrison adore se faire tailler une plume en jouant de la guitare ; la libido de Billy Idol ne fonctionne jamais sans chocolat chaud sur des porte-jarretelles ; James Caan ne se sert que de sa langue ; Don Simpson, producteur de Top gun, marche au fouet, au godemichet et au snuff-movie…
Mais, à bien suivre Robin, Liza & Co, l’objet de leur livre est beaucoup plus noble. Il s’agit de prévenir toutes les pauvres filles naïves débarquant à Hollywood qu’il est dangereux de sombrer dans la prostitution. Prenons Liza : ce modèle de courage s’est sacrifié pour écrire ce brûlot, a lâché son boulot (avant que celui-ci ne la lâche vu sa quarantaine rondelette) et couru le risque de dévoiler des noms pour que le monde connaisse enfin la vérité. Liza vit désormais recluse telle une Salman Rushdie en paillettes, fuyant une fatwa venue d’Hollywood dont la teneur est tout entière contenue dans le titre de son ouvrage : You’ll never make love in this town again (Tu ne baiseras plus jamais dans cette ville). Un châtiment terrible. L’intégrité morale d’un tel ouvrage est garantie par une préface signée The Children Of The Night, une organisation féministe chargée de sauver les femmes de la prostitution. En attendant, Liza, Robin et tutti quanti, avec plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus, viennent de réussir leur plus belle passe.
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