Génération ZCompilation de courts métrages de Nick Zedd, VO (Haxan films vidéo) Attention, objet tordu. On préfère laisser tout de suite la parole à Jean-François Rauger, notre ami spécialiste de l’essence du pire. “Je commencerai par faire quelques remarques d’ordre lexical et alphabétique. Prenons le nom du réalisateur : dans Zedd, on notera tout de […]
Génération Z
Compilation de courts métrages de Nick Zedd, VO
(Haxan films vidéo)
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Attention, objet tordu. On préfère laisser tout de suite la parole à Jean-François Rauger, notre ami spécialiste de l’essence du pire. « Je commencerai par faire quelques remarques d’ordre lexical et alphabétique. Prenons le nom du réalisateur : dans Zedd, on notera tout de suite qu’il y a la lettre Z. Par ailleurs, du Z au X, la frontière est mince, les deux genres n’étant séparés que par la lettre Y dont la calligraphie évoque, c’est évident, les cuisses écartées d’une femme prête à passer à l’Acte. Passons à l’analyse du contenu. The Bogus man défend l’hypothèse selon laquelle les Présidents des Etats-Unis ne seraient que des clones de l’original : un véritable manifeste situationniste zébré de fulgurances gore malheureusement, la fausseté des doigts tranchés est trop voyante. Thrust in me pose l’énigme éternelle de la jouissance de la femme. Sauf que la femme est morte et que c’est l’homme qui lui jouit dessus. Superbe renversement de problématique, morceau de bravoure dialectique quelque part entre un Jarmusch sous Captagon et un Bukowski sous comme d’habitude. Dans Police state, Nick Zedd en appelle à la rébellion finale contre l’uniforme et l’ordre établi dans un clip post-hégélo-marxiste qui préfigurait le plan Vigipirate et la systématisation des contrôles d’identité dans notre beau pays. A mi-chemin entre Sade, les collages d’Andy Warhol et les intuitions de Marc Dorcel, Whoregasm propose un montage dadaïste entre chutes de films porno et surimpressions psychédéliques. A noter que Zedd réinvente ici l’immuable principe hawksien en filmant les pipes à hauteur de femme. On mentionnera encore cette admirable séquence où un travelo se masturbe avec un bras de pieuvre sur fond de transparences sous-marines : les superbes nuances de bleu, le corps flottant comme en apesanteur, la polyphonie de coquillages composent un ensemble pictural qui évoque immanquablement le Chagall période Vilnius revu par le commandant Cousteau. Du poulpe à la moule, Lacan et Vermot ne sont pas loin non plus. » Merci Jean-François. Rien à ajouter ? « Si. Surtout, ne dis rien à ma maman, elle croit que je suis prof en fac et critique au Monde. »
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