“Avant tout critère de race et de nationalité, je suis d’abord une jeune femme et une jeune mère”, écrit Zaïda Ghorab-Volta. Lignes sensées extraites d’un texte qui montre que “la jeune femme” en question est une personne sensible, volontaire, intelligente et sachant ce qu’elle veut. Le problème étant que toutes ces qualités ne suffisent pas […]
« Avant tout critère de race et de nationalité, je suis d’abord une jeune femme et une jeune mère », écrit Zaïda Ghorab-Volta. Lignes sensées extraites d’un texte qui montre que « la jeune femme » en question est une personne sensible, volontaire, intelligente et sachant ce qu’elle veut. Le problème étant que toutes ces qualités ne suffisent pas à faire de Ghorab-Volta une grande cinéaste comme les bons sentiments ne font pas nécessairement les bons films. Souviens-toi de moi s’attache au quotidien de Mimouna, jeune Française d’origine algérienne ses relations amoureuses, ses sorties avec les copines, ses conflits avec les parents qui viennent du bled… Mais les scènes de rupture avec le petit ami sont forcées et mal jouées, les conversations avec les copines pas franchement passionnantes… Surnagent les scènes de famille où Mimouna parle en français tandis que ses parents lui répondent en arabe. Puis Mimouna et le film changent de cadre, on passe de la banlieue parisienne à un village algérien. Les hommes vont au café, les femmes restent cloîtrées dans les patios à préparer les repas. Quelques jolies scènes nous montrent que ces femmes mises à l’écart n’en parlent pas moins en toute décontraction de leurs histoires de mecs. Mais le film demeure répétitif, fait du surplace, et Ghorab-Volta, trop collée à la vitre de son sujet, n’arrive pas à prendre la distance artistique nécessaire pour le faire décoller. Au final, Souviens-toi de moi nous aura montré que les conflits de générations sont du même ordre que l’on soit de Paris ou d’Alger, et que vivre à cheval sur deux cultures est une richesse. On aurait aimé aimer cet exercice naturaliste plein de bonne volonté, mais on est bien obligé de constater que ce moyen métrage d’une heure est un film bien court.
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