En 1986, Francis Veber vient d’enchaîner trois hits avec le couple Gérard Depardieu/Pierre Richard (La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs). Un soir, il regarde Hibernatus avec Louis de Funès à la télé. Le concept de l’hibernation lui plaît tellement qu’il disparaît vivre à Los Angeles. Neuf ans plus tard, le voilà de retour à Paris […]
En 1986, Francis Veber vient d’enchaîner trois hits avec le couple Gérard Depardieu/Pierre Richard (La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs). Un soir, il regarde Hibernatus avec Louis de Funès à la télé. Le concept de l’hibernation lui plaît tellement qu’il disparaît vivre à Los Angeles. Neuf ans plus tard, le voilà de retour à Paris pour un nouveau film. Il appelle le gros Gégé, mais un répondeur lui explique en anglais que « Djirart Dipardiou is shooting abroad for two years ». Quant à Pierre Richard, même sa concierge ne voit pas de qui on veut parler. Cherchant un couple de remplacement, Francis consulte les couvertures de Studio qui lui apprennent que les deux grandes stars du cinéma des années 90 sont Patrick Bruel et Jean Reno. Tope-là. Reno sera le clown blanc. On l’appellera Campana comme Depardieu dans La Chèvre ou Michel Constantin dans Il était une fois un flic. Bruel sera le farfelu irresponsable, nommé François Perrin comme Pierre Richard dans La Chèvre. Bon, on a les acteurs et le concept. Reste à trouver une raison pour les réunir pendant deux heures. Le soleil californien anesthésiant un peu les neurones, Francis se fait projeter le même soir les succès récents du box-office frenchie : Un Indien dans la ville, Les Visiteurs, Les Anges gardiens. Le lendemain matin, au réveil, il tient son scénario. « Un Indien débarque à Paris, complètement paumé. Ce visiteur choisit son ange gardien : ce sera François Perrin, qui s’en fout comme de sa première Jaguar. Heureusement, Campana est là qui veille. » Pas mal ! Les gosses adorent les effets spéciaux ? No problemo : au moment où l’action se ralentit, il suffit de transformer un peu Bruel en gros chat. Quelques sauts en contre-plongée et des yeux jaunes façon Michael Jackson dans le clip de Thriller ou Diana Ross dans celui d’Eaten alive, et l’affaire est dans le sac. A cette différence près que Bambi et marraine Diana sont assez félins à la base, ce qui n’est pas tout à fait le cas de Patrick. On a plutôt l’impression qu’il s’est chopé une myxomatose carabinée à force de voyager n’importe où sans vaccin. Mais il a quand même de la veine : il habite un 120 m2 dans le viie arrondissement quartier très sympa entre l’Ecole militaire et le ministère de la Défense avec garage électrique, alors qu’il n’a pas un rond… Mais le clou du spectacle, c’est Wanù, le bon sauvage à la si belle âme que tout le monde se la dispute. L’ennui, c’est qu’il n’a pas trois lignes de dialogue. Pas moins que la jeune fille indigène, remarquez. Misogyne, Francis ? Allons, attendez de voir la pin-up blonde. A Hollywood, même Meryl Streep n’aurait pas craché dessus. Le problème, c’est que Francis est revenu tourner en France.
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