Pour ses comédies, Gérard Jugnot a toujours recyclé des “thèmes de société” : de la police (Pinot simple flic) à la Bosnie (Casque bleu), en passant par la paupérisation (Une Epoque formidable). Cette fois, il s’agit des sectes. Mais le sujet n’est évoqué qu’à ras de cagoule. Pourtant, on rit souvent, moins grâce aux répliques […]
Pour ses comédies, Gérard Jugnot a toujours recyclé des « thèmes de société » : de la police (Pinot simple flic) à la Bosnie (Casque bleu), en passant par la paupérisation (Une Epoque formidable). Cette fois, il s’agit des sectes. Mais le sujet n’est évoqué qu’à ras de cagoule. Pourtant, on rit souvent, moins grâce aux répliques qu’aux gags visuels. Jugnot possède en effet deux atouts essentiels pour la comédie : l’œil et le rythme. Son regard donne à certains passages une configuration burlesque convaincante : Morel et Jugnot s’échappant d’une voiture coincée dans les cimes ou skiant maladroitement sur des lattes en bois du début du siècle. Et c’est sa science du rythme qui emballe la scène dans l’hôtel jusqu’à la rendre irrésistible. Les acteurs bénéficient tous d’un capital de sympathie qui profite au film, même si la plupart se contentent de recycler un numéro parfaitement rodé : Michèle Laroque en épouse stressée, François Morel en brave gars un peu simplet, Jean Yanne en gourou susceptible, Martin Lamotte en sbire râleur… Les meilleurs sont Micheline Presle et Claude Piéplu qui réussissent en grands cabotins ce que Rochefort-Noiret-Marielle rataient dans Les Grands Ducs. Gérard Jugnot ne dit pas des choses renversantes (les sectes, c’est pas bien, la famille, c’est mieux) mais il fait rire. C’est déjà beaucoup.