Tiré de la nouvelle du poète grec Nikos Kavvadias, Li, qui donne son titre au film, est le prénom d’une petite mendiante de 10 ans. Elle survit sur un sampan avec ses grands-parents dans la baie de Hong-Kong et ramène argent et nourriture en proposant ses services (ménage, lessive…) aux bateaux le temps de leur […]
Tiré de la nouvelle du poète grec Nikos Kavvadias, Li, qui donne son titre au film, est le prénom d’une petite mendiante de 10 ans. Elle survit sur un sampan avec ses grands-parents dans la baie de Hong-Kong et ramène argent et nourriture en proposant ses services (ménage, lessive…) aux bateaux le temps de leur escale. C’est ainsi qu’elle va rencontrer Nikos, officier-radio sur un cargo bloqué en rade de Hong-Kong par la faillite de sa compagnie maritime. Chaque jour, Li va se glisser à bord, avec son petit frère sur le dos qu’elle ne quitte jamais, et se poster devant lui, attendant qu’il accepte sa présence. Nikos, dépressif, désabusé et opiomane, cédera par lassitude. La petite fille va alors devenir le fil conducteur de l’histoire.
En passant ses journées près de l’homme, en lavant ses draps, en faisant son lit, elle va s’imposer en douceur, l’amener à elle et devenir la seule variation au sein de sa passivité. Le film de Marion Hänsel est une œuvre silencieuse sur l’introspection, la lenteur, l’attente, l’absence. Elle pratique l’extension pour parvenir à l’émotion extension des plans, des gestes, des regards, de la fixité ce qui, paradoxalement, pétrifie l’ensemble. La réalisatrice donne si peu l’occasion à ses personnages de s’exprimer qu’elle finit par les étouffer. L’évolution du changement souterrain d’un être n’arrive pas jusqu’à nous, elle s’éteint, s’égare avant de nous atteindre. Le film se trouve pris au piège de sa contemplation, engourdit le spectateur, et l’ennui diffus qui s’en dégage affaiblit notre intérêt pour les personnages. On glisse, on se détache et rien ne nous rattrape vraiment. La tension sous-jacente de l’homme et sa souffrance intérieure se figent peu à peu. Son affection progressive pour l’enfant se formulera dans la seconde partie du film, partie la plus faible, où tous deux descendent à quai passer une journée dans la ville. Le discours final est attendu : le courage exemplaire de la petite fille réinjecte à l’adulte une dose de fraîcheur et d’innocence, lui fait relever la tête et accepter l’enfant qu’attend sa femme.
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