Dans “Fourmies la Rouge”, le dessinateur auteur Alex W. Inker projette la reconstitution intense d’une fusillade tragique datant d’il y a 130 ans. Quand des ouvriers et des ouvrières réclamaient la journée de huit heures…
Quatre heures du matin. Maria, jeune ouvrière à l’usine textile, se prépare pour une journée spéciale : un 1er mai placé sous le signe de la fête des travailleur·euses et de la contestation. Elle va cueillir de l’aubépine, retrouve bientôt son amie Louise et ses collègues pour grossir le mouvement de grève.
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Le livre précédent d’Alex W. Inker, Un travail comme un autre, adaptation d’un roman signé Virginia Reeves, mettait déjà en scène un homme cherchant à sortir de sa condition. Aujourd’hui, il reconstitue un événement tragique, fondateur du mouvement ouvrier français : la fusillade du 1er mai 1891 au cours de laquelle des soldats français abattent neuf jeunes personnes. Lui qui a grandi à Fourmies (dans le Nord), dans une famille d’ouvriers, a mis tout son cœur dans l’évocation de ce drame.
Dessiné avec fougue dans un style proche de Tardi, entamé sur un air guilleret mais terminé dans le fracas des balles, Fourmies la Rouge est la chronique annoncée d’une injustice. Comme dans Kent State de Derf Backderf, Inker parvient à rendre attachant·es les futures victimes… jusqu’à la conclusion, violente et absurde.
Fourmies la Rouge (Sarbacane), 112 p., 19€
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