Michael Winterbottom, énième “révélation” du cinéma british, est passé à côté de son vrai sujet : la camaraderie beauf. Sans blaguer ! En effet, le film commence assez bien en décrivant les troisièmes mi-temps d’un club de footballeurs amateurs de Bristol, au sein duquel se distinguent un gros m’as-tu-vu porté sur la vantardise sexuelle et […]
Michael Winterbottom, énième « révélation » du cinéma british, est passé à côté de son vrai sujet : la camaraderie beauf. Sans blaguer ! En effet, le film commence assez bien en décrivant les troisièmes mi-temps d’un club de footballeurs amateurs de Bristol, au sein duquel se distinguent un gros m’as-tu-vu porté sur la vantardise sexuelle et son ami, Nick, plus frêle et plus modeste. Les dialogues, bien troussés, festival de vannes cyniques, témoignent d’une vitalité plaisante. Mais patatras, les deux larrons rencontrent Karen et Paula dans une boîte où Tricky (oui !) donne un concert. Après, rien ne va plus, changement de registre : Nick tombe amoureux de Karen… Le film commence à mollir. Et puis le pathos s’en mêle : Nick chope la sclérose en plaques, forme de paralysie sournoise. Fini la gaudriole, sortez vos mouchoirs… Il l’aime, elle l’aime ; il est handicapé, c’est horrible ; il souffre d’être diminué, elle souffre pour lui… Il est tellement facile de provoquer l’apitoiement à partir de ce postulat qu’on a honte pour le réalisateur. Quand Lars von Trier fait du héros de Breaking the waves un handicapé, l’infirmité devient le moteur d’un mélo halluciné et grinçant. Ici, on débouche direct sur le soap-opera lacrymal pour débat télé (style « Comment vivre avec la maladie »). La médiocrité consensuelle triomphe et ça finit par un mariage. Von Trier, lui, a l’audace de commencer par le mariage, idée bien plus retorse…
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