J Mascis signe douze titres sans surprise, entre spleen heavy et ballades distordues.
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Découvrir un nouvel album de Dinosaur Jr., cela fait toujours un peu l’effet d’un retour dans le quartier de son premier appartement : tout y est différent mais rien n’a vraiment changé. Un sentiment de confort plutôt que le tumulte de l’inconnu.
Trente-six ans après la formation du groupe à Amherst, Massachusetts, il est possible de couper le monde en deux catégories : ceux et celles qui ne pleurent qu’entouré·es d’amplis dans le rouge et les autres, que les soli joués comme un 3 000 mètres steeple, trop longs et claudicants, excitent autant qu’un marathon. Dans les deux cas, ce n’est certainement pas ce nouveau Sweep It into Space qui vous fera changer d’avis.
J Mascis s’est entêté à bricoler seul chez lui
Ce douzième disque se rapproche de ce que serait un album de Dinosaur Jr. chimiquement pur – quitte à être aussi celui avec le moins de personnalité, depuis la reformation du trio à la fin des années 2000. Le Covid est ici au moins autant à blâmer que le groupe.
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Démarrée avec le fils spirituel Kurt Vile, la production du disque s’est retrouvée interrompue par l’explosion de la crise sanitaire dans les premiers mois de 2020. Cette tête de mule de J Mascis s’est alors entêtée à le bricoler seul chez lui, laissant de côté certaines fioritures qui apportaient par le passé davantage de variété, comme les chœurs en falsetto.
Si cela pénalise quelques morceaux, qui reprennent trop fidèlement un modèle plus réussi et déjà éprouvé sur de précédents LP (Hide Another Round et Walking to You, surtout), Sweep It into Space fait surtout regretter l’album plus abouti qu’il ne sera finalement jamais.
Car les douze titres qui le composent, entre spleen heavy (les excellents To Be Waiting, I Expect It Always ou encore N Say) et ballades distordues (le single I Ran Away, les deux compositions de rigueur de Lou Barlow, qui laissent entrevoir ce qu’aurait donné Elliott Smith en chanteur de grunge), rappellent que personne ne fait pleurer sa guitare comme J Mascis, qu’elle sanglote ou se mette à hurler.
Sweep It into Space Jagjaguwar/PIAS
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