Une immersion poétique en classe de CM2, résolument du côté des rêveur·euses et des rebelles.
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Réalisateur de rêveries burlesques avec le duo Abel et Gordon, Bruno Romy signait, en 2016, Quand j’avais 6 ans, j’ai tué un dragon, journal racontant avec fantaisie le combat de sa fille contre la leucémie.
D’abord envisagé comme un documentaire qui accompagnerait le retour de son enfant guérie en classe de CM2, le cinéaste décentre le point de vue et choisit de faire de la classe – le lieu et l’ensemble de ses acteur·trices – son nouveau sujet.
L’une des qualités d’Ecoliers résulte d’une certaine logique de soustraction. Se libérer de tout didactisme et n’être attiré par aucune autre ligne de force que la substance poétique de son sujet. Ne restent que les interstices et les temps creux, les fausses notes et les dérapages du réel d’un petit monde où les rêveur·euses, les retardataires et les indiscipliné·es s’érigent en héros·oïnes.
Génération de l’image
“Je serais une télé. Parce qu’on me regarderait tout le temps”, répond une écolière lorsqu’on lui demande en quel objet elle souhaiterait se réincarner. La mise en scène de soi est l’autre sujet, plus inattendu, du film. La caméra voudrait se faire oublier mais n’y parvient qu’à moitié, provoquant à plusieurs reprises les agissements contrôlés des élèves.
Parfaitement conscient·es qu’il·elles sont scruté·es, certain·es jettent même un coup d’œil furtif vers l’objectif pour vérifier qu’il·elles sont bien les acteur·trices de la prise. C’est le charme involontaire du film, qui redistribue avec malice le rapport de force entre les filmé·es et le filmeur et esquisse le portrait d’une génération de l’image.
Ecoliers de Bruno Romy (Fr., 2021, 1h10) Sur La Vingt-Cinquième Heure le 28 avril
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