Christine Ockrent dépose une plainte pour harcèlement moral, la police perquisitionne la rédaction, les salariés se mettent en grève pour protester… La reine déchue s’enferme dans son affrontement avec le pdg.
France 24 se met en grève pour protester contre les perquisitions de la semaine dernière et exiger, surtout, que cesse la guerre d’usure entre le pdg Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent, la directrice générale déléguée de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF).
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France 24 est en grève ce jeudi 12 mai : l’intersyndicale de l’AEF (France 24, RFI, Monte Carlo Douyalia et une partie de TV5 Monde), a déposé jeudi dernier un préavis de grève de vingt-quatre heures pour protester contre les perquisitions effectuées le 3 mai par la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) dans les locaux de France 24.
Des perquisitions menées par une quarantaine de policiers et deux substituts du procureur suite à la plainte contre X déposée le 28 mars par Christine Ockrent pour harcèlement moral. Une descente de flics impressionnante par les moyens déployés : le bureau du directeur de la rédaction Jean Lesieur mis sous scellé, plusieurs ordinateurs saisis dont celui d’Alain de Pouzilhac, perquisition aussi de son appartement privé ! Mais aucune trace de harcèlement moral contre la reine Christine n’a apparemment été trouvée dans les disques durs des ordinateurs explorés.
Des rédactions lassées
La guerre de tranchées à laquelle se livrent depuis des mois de Pouzilhac et Ockrent pourrait faire sourire, si elle ne révélait une réelle carence politique au sommet du pouvoir et ne se faisait au détriment de rédactions lassées.
Pour la majorité des salariés de l’Audiovisuel extérieur, la coupe est pleine. L’intersyndicale rappelle qu’en « retirant leur confiance à Christine Ockrent par un vote massif (85%), les personnels de France 24 ont clairement condamné sa gestion et ses méthodes managériales ». Et de poursuivre :
« Que peuvent penser les salariés du groupe d’une directrice générale déléguée de l’AEF qui se dit ‘détruite moralement’ et n’a pas produit d’arrêt maladie pour justifier de ses mois d’absence ? Que peuvent penser les salariés du groupe – à qui il est demandé des sacrifices quotidiens – sur la poursuite du versement des 350000 euros de salaires par an assortis de privilèges et de frais ».
Mais le dossier évolue sur des questions antérieures. Selon Le Point, la Brigade d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information (Befti) a retrouvé les traces du piratage informatique dont les douze dirigeants de l’AEF ont fait l’objet et derrière lesquels planerait l’ombre d’un prestataire, Thibault de Robert, proche de Candice Marchal, collaboratrice de Christine Ockrent. A France 24, le feuilleton rebondit encore. Le rideau se déchirera-t-il un jour ?
Jean-Marie Durand
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