Il y a cinquante ans paraissait Belle du seigneur, monument de près de mille pages publié dans la collection Blanche de Gallimard (et l’un de ses plus gros succès). Rapidement érigé au panthéon de la littérature amoureuse du XXe siècle, il a aussi inspiré des tentatives – malheureuses – au cinéma. L’œuvre de Cohen est toutefois loin de se réduire à cet unique récit, qui prend part à un cycle romanesque plus large..
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Ce 25 octobre, Gallimard s’apprête à le publier de manière unifiée, en y ajoutant les ouvrages Solal (1930), Mangeclous (1938), et Les Valeureux (1969). Dernier opus publié, Belle du seigneur était rédigé près de trente ans plus tôt par Albert Cohen, et devait prendre place comme troisième volume de la saga. Lire les ouvrages dans leur ordre premier permet notamment de remettre à sa place Solal, largement inspiré par Le Rouge et le Noir de Stendhal, mais pas seulement… “Un roman moderne [dans] la lignée des œuvres antiques”, selon son ami Marcel Pagnol.
C’est l’occasion en effet pour cette édition Quarto de Gallimard de valoriser un riche appareil critique. Rédigé par Philippe Zard, il revient sur l’histoire de ces histoires à travers les péripéties des avant-textes, soumis aux velléités de l’auteur et de son éditeur. Les influences sont aussi largement explicitées dans de nouvelles annotations, et un dossier est consacré plus particulièrement à la vie d’Albert Cohen, chassé-croisé de femmes et de fonctions jusqu’à ce qu’il se consacre exclusivement à la littérature à l’âge de 56 ans. Qu’elle réorganise l’histoire de Solal ou qu’elle dévoile la réalité derrière son écriture, cette somme éclaire de manière inédite ce monument de la littérature qu’est Belle du seigneur en l’articulant plus largement.
Albert Cohen, Solal et les Solal, , Gallimard, 25 octobre 2018.
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