Le producteur américain déchu aurait eu recours à des ex-agents secrets et des journalistes de presse people pour étouffer les affaires de harcèlements sexuels et de viols. C’est une information révélée lundi par Ronan Farrow du New Yorker, le journaliste qui avait dévoilé l’affaire Weinstein.
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https://twitter.com/RonanFarrow/status/927680764115898371
« Une armée d’espions »
Dès l’automne 2016, le producteur aurait engagé une « armée d’espions » pour parvenir à ses fins. Selon l’hebdomadaire américain, Weinstein se serait attaché les services de Kroll, une des plus grandes entreprises d’espionnage au monde, ainsi que Black Cube, une entreprise dirigée par un ex-agent du Mossad (les services secrets israéliens).
Les membres de ces entreprises auraient collecté des informations sur des dizaines de personnes. Vie sexuelle, personnelle, tout était épluché par les agents engagés par Weinstein. Ce dernier aurait également enrôlé d’anciens employés de sa société pour collecter des noms et passer des coups de fil intimidants.
Subversion et intimidation
D’après le New Yorker, une ex-agente du Mossad, employée de Black Cube, s’est fait passer pour une militante des droits des femmes auprès de Rose McGowan. Elle a secrètement enregistré des conversations avec l’actrice, qui s’apprêtait à publier The Brave, un livre qui, une fois sorti, aurait pu gravement endommager la réputation d’Harvey Weinstein.
En 2015, la mannequin italienne Ambra Battilana Gutierrez a elle aussi été victime de tentatives d’intimidation. Elle aurait été contrainte de donner à Kroll ses objets personnels afin que l’entreprise efface les preuves d’une conversation avec Weinstein. Conversation dans laquelle elle admettait que le producteur l’avait touchée d’une manière inappropriée.
Des journalistes visés
La liste noire de Weinstein comportait également nombre de journalistes et de reporters susceptibles d’enquêter sur son cas, selon Ronan Farrow. Pour cela, l’ancien patron de Miramax utilisait les mêmes méthodes que pour intimider les actrices. Ses espions étaient chargés de collecter des informations sur les journalistes : vie sexuelle, potentiels conflits d’intérêts, intimidation.
Les menaces ne se limitaient pas aux seuls journalistes. Son équipe a notamment rassemblé des éléments sur l’ex-femme de Ben Wallace, un journaliste au magazine New York qui enquêtait sur les frasques de Weinstein. De plus, le producteur « surveillait personnellement les progrès [des] enquêtes » à son encontre.
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