Un afflux record de réfugiés dans la capitale bavaroise: 13 000 personnes sont arrivées samedi à la gare de Munich. Devant ce flot ininterrompu le ministre de l’intérieur allemand, Thomas de Maizière a pris la décision de rétablir les contrôles aux frontières avec l’Autriche, en rappelant que “la solidarité allemande ne peut pas être abusée“. Le but de la […]
Un afflux record de réfugiés dans la capitale bavaroise: 13 000 personnes sont arrivées samedi à la gare de Munich. Devant ce flot ininterrompu le ministre de l’intérieur allemand, Thomas de Maizière a pris la décision de rétablir les contrôles aux frontières avec l’Autriche, en rappelant que « la solidarité allemande ne peut pas être abusée« . Le but de la décision « est de limiter l’afflux actuel vers l’Allemagne et de retrouver une procédure organisée des entrées« , explique le ministre.
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Cette nuit, vingt et une unités de police ont été envoyées en renfort en Bavière pour contrôler les frontières, et le trafic ferroviaire a été interrompu entre dimanche 17h et lundi 5h du matin. Un renfort plus que bienvenu car l’euphorie des premiers jours d’accueil fait désormais place à une inquiétude sur la gestion de l’accueil des refugiés:
« Nous ne savons plus comment faire avec les réfugiés » avoue Dieter Reiter, maire social-démocrate de Munich.
La Bavière est bien le Land qui accueille le plus de réfugiés, ceux-ci empruntant la route des Balkans, le maire de Munich a par ailleurs déploré le manque de soutien des autres régions du pays. La construction d’un grand centre d’accueil dans le nord de l’Allemagne est envisagé pour désengorger le sud, dont les capacités d’accueil sont limitées.
L’accueil « à bras ouverts » ne fait plus unanimité
Au sein de la coalition au pouvoir, comme entre les rangs de son propre camp, la politique d’accueil des refugiés d’Angela Merkel ne faisait plus l’unanimité. Le président de la CSU, Horst Seehofer a ainsi estimé dans une interview au Spiegel, que laisser entrer les réfugiés installés en Hongrie était une « erreur qui va nous occuper longtemps« . Et le ministre CSU des transports, Alexander Dobrindt, a affirmé que « des mesures efficaces sont à présent nécessaires pour stopper l’afflux » de refugiés.
En Hongrie, Vikto Orban s’est félicité de la décision de Berlin, qui donne du poids aux partisans d’un rétablissement chronique des frontières, voire d’un démantèlement de Schengen.
Schengen est respecté, la Commission, responsabilisée
L’Allemagne a en effet pris cette décision unilatéralement, alors que les accords de Schengen prévoient le rétablissement de contrôle aux frontières en cas de « menaces graves » et de « défaillance aux frontières extérieures« . Le vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel a d’ailleurs souligné l' »incapacité de l’Europe » à trouver une solution. Il a ajouté que cette décision était un « signal doit être compris sans ambiguïté » par les partenaires européens.
Les ministres de l’intérieur européens se retrouvent ce lundi matin à Bruxelles pour une réunion extraordinaire. Les vingt-huit Etats membres sont censé dégager un compromis mais le blocage persiste ce matin encore: La Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie continuent de s’opposer à tout projet de répartition contraignante des réfugiés dans les Etats.
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