Dans le court-métrage Himinn Opinn, deux jeunes réalisateurs donnent le premier rôle à l’Islande, pour une saga glaçante.
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Mystique comme un roman de Jón Kalman Stefánsson, hanté comme une nuit blanche de l’inspecteur Erlendur, mélancolique comme une chanson d’Asgeír, tragique et païenne comme une saga de Grettir Le Fort, hostile à l’homme comme une lande désertique de Sprengisandur : pas de doute, on est bien en Islande.
Mais si les acteurs du court-métrage Himinn Opinn sont islandais, les très jeunes auteurs de ce film aussi intense que lancinant sont français et belge : Gabriel Sanson et Clyde Gates. Ensemble, en un tournage dicté par le soleil (en juin, strictement entre minuit et 3 h du matin) et une géographie réticente, ils ont ajouté une nouvelle légende hantée au riche arsenal islandais. Comme dans un Moyen Age de violence et d’ignorance, c’est le mythe de la sorcière, de la porte-malheur qui est ici revisité, dans des décors dont la grandeur, la puissance rendent humble. La paria, source de superstitions et responsable du mal, est ainsi escortée hors de son village maudit par un berger solitaire. Loin du clip touristique ou du film d’anticipation, Himinn Opinn est un formidable travail sur les sens, la matière, la perception. Seule humanité dans ce film désolé : la voix chaude de Jonathan Pryce (Brazil), dont le récit éclaire cette nuit blanche, aveuglante de noirceur.
Après la Mostra de Venise, le film sera projeté le 25 novembre au Max Linder Panorama (Paris), à 12 h.
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