La polémique autour de la ferme aux 1 000 vaches, à Drucat dans la Somme, franchit une nouvelle étape. Le site Reporterre, spécialiste de l’écologie, publie ce lundi le témoignage d’un salarié licencié de la ferme-usine. L’homme raconte, sous anonymat, les conditions déplorables dans lesquelles les vaches sont élevées. “Ils m’ont traité comme un chien et ils maltraitent […]
La polémique autour de la ferme aux 1 000 vaches, à Drucat dans la Somme, franchit une nouvelle étape. Le site Reporterre, spécialiste de l’écologie, publie ce lundi le témoignage d’un salarié licencié de la ferme-usine. L’homme raconte, sous anonymat, les conditions déplorables dans lesquelles les vaches sont élevées.
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« Ils m’ont traité comme un chien et ils maltraitent les vaches. C’est pour cela qu’aujourd’hui je parle », lâche avec amertume le témoin. Le ministère de l’Agriculture n’avait autorisé que 500 bovins à la ferme. Or, le témoin assure que « cela fait longtemps qu’il y en a plus, on en est à 723 maintenant. Je le sais parce que c’est écrit sur le roto [l’appareil de traite, ndlr] en fin de traite ».
Interrogé, Michel Ramery, l’entrepreneur en BTP à l’origine de la ferme, semble peu étonné. « Oui, c’est possible. Cela fait un mois que je suis parti, mais il y en a quelques-unes de plus qui sont arrivées. Donc mettons 700. »
Le témoin évoque également l’incompétence de l’un de ses collègues. Un certain « Stéphane » serait à l’origine de la mort de plusieurs vaches.
« Dans le troupeau, il y a au moins 300 vaches qui boitent. Elles sont fatiguées, maigres. Elles ont des ongles trop longs ou des sabots qui pourrissent. Elles marchent à longueur de journée dans leurs excréments. D’habitude, on nettoie tous les deux jours dans ce type d’élevage, là, c’est tous les quinze jours. Les vaches sont sales », détaille le témoin.
Michel Ramery se défend de ces accusations. Il souligne que la mort de ses bêtes n’est pas dans l’intérêt de son affaire. Cependant, le directeur de la ferme concède que quelques pertes ne sont pas dramatiques. « Quand quelqu’un perd une vache sur 50, ça fait mal. Mais c’est vrai qu’avec 700 vaches, on peut en perdre 14… »
Avant même la première traite, effectuée en septembre 2014, l’exploitation de la ferme aux 1 000 vaches était déjà très contestée. Hormis la FNSEA, les organisations syndicales s’étaient opposées à ce projet d’industrialisation de la production laitière, à la fois pour des raisons sanitaires et écologiques.
Les révélations de Reporterre appuient ces revendications. Suite à cette publication, la préfecture de la Somme a lancé, ce mardi, un contrôle sanitaire d’urgence de la ferme-usine.
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