La somme pourrait permettre d’éponger la totalité de la dette grecque. Un rapport rendu par une commission parlementaire grecque estime à 269,5 milliards d’euros le montant des réparations de l’occupation nazie, de 1941 à 1944. Cette somme englobe notamment le prêt obligatoire de 10 milliards d’euros imposé à la Grèce par l’occupant, au titre de “participation à l’effort de guerre”.
Après de nombreux refus de l’Allemagne, une commission parlementaire avait été constituée par Alexis Tsipras en 2015 pour estimer les montants.
Le premier ministre grec a insisté, le 16 août, durant une cérémonie de commémoration d’un massacre de civils par des troupes allemandes en 1943, qu’il ferait “tout le nécessaire au niveau diplomatique” pour obtenir les paiements de l’Allemagne. “Mais aussi au niveau légal si nécessaire” a-t-il ajouté, déclarant son intention de régler le contentieux devant la justice. Le rapport sera débattu au sein du Parlement début septembre.
Un refus catégorique de l’Allemagne
En juillet 2015, sur France Info, l’économiste Thomas Piketty analysait: “L’Allemagne est LE pays qui n’a jamais remboursé ses dettes”. S’il s’agit de l’indemnisation des victimes et non d’une dette liée aux dépenses d’État, reste que la dette allemande avait été réduite d’environ 60 % (14 milliards d’euros) lors de l’accord de Londres le 8 août 1953.
Le 8 août dernier, Alexis Tsipras n’avait d‘ailleurs pas manqué de rappeler dans un post Facebook que la Grèce faisait partie des créanciers de la RFA et avait accepté de signer cet accord.
Mais pas question pour l’Allemagne d’envisager des réparations. Le pays affirme que la réunification des deux Allemagne en 1990 l’avait exonéré de ces paiements. Selon un article du Monde publié en 2012, Washington aurait poussé les pays européens bénéficiaires du plan Marshall à “oublier leurs demandes de réparation” pour faire bloc face au communisme.
Pourtant, les Grecs clament que la triple occupation allemande, italienne et bulgare qu’ils ont dû subir pendant la Seconde Guerre mondiale est à l’origine de l’effondrement de leur économie. Le président de la commission parlementaire responsable du rapport, Triantafyllos Mitafidis a récemment déclaré au journal allemand Der Spiegel: “Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Justice doit être faite.”