La justice algérienne a condamné mardi à six mois de prison, dont trois ferme, le prédicateur salafiste Abdelfatah Hamadache, qui avait lancé une fatwa contre Kamel Daoud demandant son exécution pour apostasie après ses propos dans l’émission On n’est pas couché. L’écrivain-journaliste y présentait son livre Meursault contre-enquête, inspiré par L’Etranger de Camus qui a connu un très grand succès.
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Le prédicateur dénonçait l’écrivain comme “’ennemi de l’islam et de la langue arabe” et de “profanateur de Dieu et de son Prophète” et appelait l’Etat algérien à l’exécuter en public. Kamel Daoud avait porté plainte et demandait une condamnation de l’imam à une amende symbolique d’un dinar.
Daoud « islamophobe”, selon ses détracteurs
La justice algérienne est donc allée beaucoup plus loin puisqu’elle a choisi une condamnation à la prison ferme. Kamel Daoud est alité suite à une fracture. Selon Le Point, ses proches assurent qu’il estime que la décision du tribunal “devrait réjouir tous les défenseurs de la liberté d’expression” parce qu’elle “permet de baliser ce qui est possible et ne l’est pas en matière de débat idéologique”.
Rappelons que Kamel Daoud a affirmé avoir mis fin à ses activités journalistiques pour se consacrer exclusivement à la littérature. Il a pris cette décision à cause d’une tribune parue dans Le Monde qui le prenait violemment à partie à la suite de ses déclarations concernant les agressions sexuelles à la gare de Cologne, mettant en cause le rapport de l’islam à la sexualité. Il y déclarait notamment :
“Le sexe est la plus grande misère dans le ‘monde d’Allah’. A tel point qu’il a donné naissance à ce porno-islamisme dont font discours les prêcheurs islamistes pour recruter leurs ‘fidèles’ : descriptions d’un paradis plus proche du bordel que de la récompense pour gens pieux, fantasme des vierges pour les kamikazes, chasse aux corps dans les espaces publics, puritanisme des dictatures, voile et burqa.”
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