« J’allais le virer de toute façon. C’est un fanfaron qui est là pour amuser la galerie » a assuré Donald Trump au micro de Lester Holt, jeudi 11 avril, sur la chaîne NBC News. Surprenant comme à son habitude, le président américain avait décidé brutalement de limoger James Comey, le directeur du FBI, en début de semaine, l’accusant d’avoir été incompétent, en particulier en ce qui concerne le traitement de l’affaire des mails d’Hillary Clinton. Mais Donald Trump a laissé entendre durant l’interview de jeudi que ce n’était pas l’unique raison de son renvoi. Des explications floues pour un cas de figure pourtant exceptionnel : James Comey était théoriquement protégé par un mandat de 10 ans.
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Des questionnements répétés
Le FBI enquête depuis près d’un an sur d’éventuelles ingérences russes dans la campagne présidentielle qui a mené Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Or ce dernier reconnait avoir demandé à trois reprises à James Comey s’il faisait actuellement l’objet d’une enquête. Deux coups de téléphone et un face à face : le président a été un peu trop insistant pour ne pas paraître louche. Des questionnements répétitifs qui pourraient être perçus comme une tentative d’intimidation ou de corruption. En effet, selon un point de vue juridique, les sollicitations de Trump peuvent s’apparenter à une forme de pression sur le patron du FBI.
Pour tenter de dissiper toute forme de méfiance à son égard, le président Trump a jugé bon de rappeler que, selon lui : « Cette histoire avec la Russie est montée de toute pièces par les Démocrates qui se cherchent des excuses pour avoir perdu l’élection. » Ajoutant également qu’il tient à ce que cette enquête soit menée à bien. Difficile à croire, puisque que c’est précisément James Comey qui avait demandé au ministère de la Justice (en lien avec le FBI) plus de procureurs et d’autres ressources humaines pour accélérer l’enquête sur l’interférence des russes dans l’élection présidentielle américaine, selon le New York Times.
Russia must be laughing up their sleeves watching as the U.S. tears itself apart over a Democrat EXCUSE for losing the election.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 11, 2017
Donald Trump semble par ailleurs s’étonner que sa rencontre avec le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, le jour suivant le limogeage surprise de James Comey sème d’avantage le doute sur les circonstances de ce renvoi. « Je n’ai pas pensé que ce serait vu d’un mauvais œil ! Cette rencontre était prévue depuis longtemps. » Un discours au ton un peu naïf qui ne fait qu’amplifier les soupçons de collusion.
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