Premier long métrage d’un jeune hussard de la télévision mexicaine, Amours chiennes a été un grand succès dans son pays et arrive en France précédé d’une rumeur « événement ». On comprend pourquoi : le film est long (2 h 33), ambitieux tant sur le plan narratif (construction en triptyque) que thématique (embrasser le chaos urbain contemporain), […]
Premier long métrage d’un jeune hussard de la télévision mexicaine, Amours chiennes a été un grand succès dans son pays et arrive en France précédé d’une rumeur « événement ». On comprend pourquoi : le film est long (2 h 33), ambitieux tant sur le plan narratif (construction en triptyque) que thématique (embrasser le chaos urbain contemporain), et emballé dans un esthétisme trashy-glauque très tendance.
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Le premier volet est le plus intéressant. Contant l’histoire d’amour contrariée entre deux jeunes prolos, il nous emmène dans les quartiers pauvres de Mexico. Iñarritu parvient ici à faire passer une réelle tension, une violence quasi palpable, et, avec le soutien d’acteurs excellents, dresse le portrait chaotique d’un quart-monde urbain proche de l’enfer.
Dans le second chapitre, on quitte les quartiers pauvres pour la haute bourgeoisie branchée. Lorgnant du côté de Cronenberg, Buñuel et Almodóvar, le film file alors la métaphore de la maladie de l’époque : jambe charcutée, appartement de luxe souterrainement squatté par les rats, blues des riches et célèbres… Le dernier tiers flirte avec le pathos et l’allégorie en ressortant la figure du clochard céleste. Première demi-heure impressionnante.
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