Le numéro 2 du Front national et compagnon de Marine Le Pen sort du bois dans Libé. Il veut “dédiaboliser” le parti, armé de sa grosse voiture et de sa cravate satinée.
1. Cravate club
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Tel un fan de tuning, Louis Aliot pose ici le regard soucieux et les jambes croisées pour son portrait paru dans Libération du 20 avril. Beaucoup plus habillé qu’une belle pépée payée pour prendre des poses suggestives scotchée à une voiture du Salon de l’auto, le numéro 2 du FN a ici pour premier atout, non pas sa plastique, mais sa cravate dont la largeur et la teinte sautent aux yeux. Coupe nineties has-been, texture satinée et couleur rose flashy viennent ainsi trancher avec la morosité d’une photo sombre et anxiogène. Ça tombe bien : dans le portrait qui lui est consacré, Louis Aliot condamne fermement la “diabolisation” du parti en affirmant notamment : “On apparaît comme un parti de fachos, on ne l’a jamais été.” Ben oué, quelqu’un a déjà vu un facho avec une cravate rose fluo ?
2. Environnement inquiétant
Passé l’effet rigolo de la cravate satinée, le regard s’égare alors à l’arrière-plan. Alors que le soleil se couche, Louis Aliot semble s’être garé en rase campagne et la seule construction distinguable est un bâtiment grillagé. Coïncidence, la chose ressemble un peu à un centre de rétention. Le cliché a été pris à Boulogne-Billancourt, loin de Perpignan où il officie comme avocat et où, lors des cantonales il a été battu par le PS, après avoir réuni 34% des voix au premier tour. Amère déception pour Louis Aliot ui, en tant que vice-président du FN, prévoyait entre dix et cinquante élus frontistes sur l’Hexagone. Il n’y en aura que deux. Avant ces élections, en 2009, Louis Aliot avait attiré l’attention : ses affiches de campagne donnaient à voir un portrait de Jean Jaurès portant l’inscription “Jaurès aurait voté Front national”… Ça valait vraiment la peine d’animer la cellule idées-images de Jean-Marie Le Pen en 2002.
3. La voiture de représentant
Si, selon le JDD, Louis Aliot s’enorgueillit de n’être ni énarque ni bourgeois à la différence de tant de politiques. Une chose est sûre : il ne fait pas non plus partie de cette espèce d’hommes supérieurs, décrits par Balzac dans son Traité de la cravate comme ceux “qui sentent et comprennent la cravate, qui la comprennent dans ce qu’elle a d’essentiel et d’intime, avec cette énergie d’intelligence, cette puissance de génie, départies à ces mortels privilégiés quos aequus amavit Jupiter.” Ah ça non, avec sa cravate moderne nouée en half Windsor, aka le noeud lambda, Louis Aliot ressemble plutôt à un VRP sillonnant les routes de France. Le genre de mec qui consomme un 25 cl de rosé à midi dans un relais routier où Chérie FM passe à fond et qui prend un malin plaisir à porter des chemises manches courtes dès qu’il roule sur l’autoroute du soleil avec sa grosse voiture qui sent bizarre, rapport au mini sapin jaune accroché au rétro. Mais si, les VRP qui s’acharnent à vendre leurs salons en cuir, ceux qui vivent sur la crédulité, la naïveté des “petites gens”. Ce genre-là.
Diane Lisarelli
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