Le député Jacques Bompard, rattaché au parti Debout la France (droite souverainiste) à l’Assemblée nationale, et membre fondateur du Front national, voudrait que le ministère de l’intérieur puisse « fermer l’accès » aux sites pornographiques. Et pour ce faire, il a déposé une proposition de loi. Et pour juger quels sites doivent être bloqués, la case « juge » ne serait pas nécessaire, comme c’est le cas depuis un an pour les sites terroristes et pédopornographiques.
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Son texte, enregistré à l’Assemblée nationale le 26 janvier, dit vouloir lutter « contre toutes les violences faites aux femmes ». Ainsi, au nom de la « prévention des violences psychologiques », le ministère de l’intérieur devrait pouvoir à ses yeux « fermer l’accès aux sites Internet pornographiques, faire poursuivre les hébergeurs et diffuseurs de tels sites ou revues ».
Le député-maire d’Orange dénonce la « marchandisation du corps féminin » qui « dévalorise grandement les femmes, les transformant en biens que l’on jette une fois consommés ».
Débouché peu probable
Dans une diatribe aux accents traditionalistes, qui n’est pas sans rappeler les arguments d’André Bonnet contre le sexe et le porno au cinéma, il développe:
« L’intimité de l’acte sexuel doit aussi être préservée, sans quoi les relations humaines seront ravalées au plus bas degré de l’amour. (…) La vieille geste française faite de galanterie visait justement à mettre en valeur le respect dû à la femme. Il conviendrait de préserver cette image aujourd’hui tant brocardée, et qui explique en partie l’augmentation du nombre de viols et d’agressions sexuelles (comme le prouve une étude publiée par un professeur du MIT le 26 juillet 2005 dans le Wiley InterScience Journal), en promouvant une sexualité débridée toute entière tournée vers la jouissance personnelle. »
Il est très peu probable que cette décision soit votée. L’année dernière, un député communiste avait demandé l’instauration d’un blocage par défaut des sites X. Il s’était vu opposer une fin de non recevoir du gouvernement: le blocage systématique des sites pour adultes n’est pas envisagé par le gouvernement.
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