A trop détruire leur habitat, nous pourrions bien faire disparaître nos cousins les singes. C’est ce que révèle ce mercredi une étude signée par 31 primatologues dans la revue Science Advances, après avoir combiné la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et les données mises à jour par l’ONU. 75% des espèces de singe sont déjà en train de disparaître.
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Mis en danger par les activités humaines
Leur rôle important dans l’écosystème n’est pourtant plus à prouver. Les singes participent à la reforestation, en dispersant notamment quotidiennement des graines dans leur environnement après s’être nourris. Mais les pressions que nous exerçons sur leur environnement, l’agriculture, l’élevage et l’exploitation forestière en tête, mettent en danger leur habitat. C’est le cas des orangs-outans, que la demande massive d’huile de palme (pourtant aujourd’hui boycotté par plusieurs grandes marques) met grandement en danger. Et si la situation n’est pas fondamentalement nouvelle, Russell A. Mittermeier (participant à l’étude) souligne que la situation est bien plus grave que ce qui était estimé.
Si des programmes de préservation ont permis aux primates de ne perdre aucune espèce durant le XXe siècle, 60% des espèces sont très proches de l’extinction, comme le gibbon de Hainan qui vit en Chine. La Chine qui fait partie des plus mauvais élèves, derrière le Maroc où 90% des espèces sont menacées, contre 70% en Chine. Dans bien des régions pourtant, les forêts sont l’une des principales ressources des populations locales, qui ont donc intérêt à les préserver tout autant que les singes. Impliquer les riverains dans la préservation des espèces et de leur environnement est donc, selon les primatologues, une nécessité. Ce qui supposerait une grande transformation dans la façon dont sont élaborés et mis en place les plans de sauvegarde d’espèces au niveau international.
Être optimiste, mais en faire beaucoup plus
Des héros & L’électricité au secours des derniers gorilles de montagne https://t.co/naDJKwEMuu — via @lemondefr
— François Taddei (@FrancoisTaddei) October 27, 2016
Sans ces transformations, qui doivent s’accompagner de l’expansion des zones protégées et bien sûr d’une reforestation organisée, les populations primates pourraient subir une série d’extinction sans précédent d’ici 25 ans. Pourtant, si la situation est plus que préoccupante, il reste des raisons d’espérer. Alors qu’ils ne comptaient plus que quelques centaines de membres, les gorilles des montagnes sont de plus en plus nombreux, preuve que même les espèces en danger peuvent être sauvées. Pour ne pas perdre la trace de singes, réduire notre empreinte écologique reste une priorité.
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