Après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, faut-il s’attendre à une onde de choc en Europe ? Quelques pays pourraient exprimer le souhait de remettre en cause leur appartenance à l’UE en cas de « Brexit ». Revue d’effectif.
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Les alliés du Royaume-Uni dans l’UE s’interrogent
Aux Pays-Bas, le Brexit a été suivi avec attention. 55% de la population souhaitaient une victoire du « leave » et 47% attendaient une consultation sur un éventuel « Nexit » (Netherlands + exit), d’après un sondage réalisé par l’institut Maurice de Hond la semaine dernière. Le député d’extrême droite eurosceptique Geert Wilders, en tête de tous les sondages d’opinion depuis des mois dans le pays, a d’ailleurs demandé ce vendredi matin un référendum :
« Le Parti pour la liberté (PVV) demande ainsi un référendum sur un Nexit, une sortie néerlandaise de l’UE », a-t-il notamment écrit dans un communiqué. Nous voulons être en charge de notre propre pays, notre propre monnaie, nos propres frontières, et avec notre propre politique d’immigration. »
La popularité du PVV croit depuis la crise des réfugiés, alors que des élections législatives auront lieu l’année prochaine dans le pays. En avril dernier, l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine a été soumis à un référendum. Les néerlandais avaient alors voté majoritairement contre, à 61%. Malgré une participation faible (32%), ce référendum a été interprété comme un rejet à l’égard des institutions européennes.
Autre pays particulièrement eurosceptique au nord de l’Europe: la Suède. 36% des Suédois voudraient emboiter le pas des Britanniques et seuls 32% voudraient rester dans l’UE, selon un sondage Sifo. Ce sondage réalisé en avril dernier imaginait différentes hypothèses selon l’issue du référendum anglais. Résultat: les Suédois consentaient à rester, uniquement si la Grande-Bretagne restait aussi. Ce qui n’est pas arrivé.
Plusieurs chercheurs estiment que la Suède, comme les Pays-Bas et le Danemark, pensent perdre un allié important au sein de l’UE avec le départ du Royaume-Uni et craignent d’être isolés. Ces pays adoptaient souvent des positions similaires à celles de la Grande-Bretagne, un pays puissant qui, comme eux, n’avait pas adopté l’euro.
Le Danemark avait d’ailleurs refusé en décembre dernier d’accroître la coopération dans les domaines de la sécurité et de la police avec les pays membres de l’UE dans un référendum, avec 53% de « non ». Là aussi, la principale motivation des opposants a été interprétée comme une défiance vis-à-vis de l’UE.
L’Europe centrale critique envers UE, mais pas au point de la quitter
En Europe Centrale, la crise des réfugiés a fait grincer des dents dans les pays du groupe de Visegrad (République Tchèque, Slovaquie, Hongrie et Pologne), qui ont refusé les quotas de réfugiés. La proposition par Bruxelles d’une aide de 250 000 euros par réfugié n’a pas changé la position des pays d’Europe centrale.
Ces différences idéologiques s’expliquent par un développement historique différent entre Europe de l’Ouest et Europe de l’Est, cette dernière n’étant pas habituée à des mouvement migratoires venant du sud, comme l’explique Jacques Rupnik, spécialiste de l’Europe Centrale et directeur de recherche à Sciences Po, à francetvinfo. Malgré cela, les pays d’Europe centrale ne souhaitent pas réellement quitter l’Union européenne.
Le premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka avait fait planer le doute en février dernier en déclarant que « Si la Grande-Bretagne quitte l’UE, un débat sur le retrait de la République tchèque sera à attendre dans quelques années« . Il a ensuite coupé court à toute idée d’un « Czexit » en déclarant à Euractiv que « toute suggestion que la République tchèque pourrait quitter l’UE est infondée et dangereuse« . Il avait déjà évoqué en février les conséquences économiques et sécuritaires que pourrait avoir la sortie de la République Tchèque de l’UE, qui se retrouverait selon lui dans la « sphère d’influence » de la Russie.
Les économies des pays d’Europe centrale sont désormais trop dépendantes de l’Union européenne. Il faut aussi prendre en considération le fait que ces pays bénéficient des fonds structurels, destinés à réduire les écarts de développement entre pays européens. Une aide non négligeable pour ces pays.
Et en France ? Un sondage de février 2016 annonçait que 53% de Français souhaitent la tenue d’un référendum sur une éventuelle sortie de l’UE, alors que le Front National soutient une sortie de l’UE. Marine Le Pen s’est d’ailleurs réjouie du Brexit sur twitter.
Victoire de la liberté ! Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l'UE MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 24, 2016
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