A l’écart des QG de campagne transformés tantôt en bureau des pleurs, tantôt en lieux de fête ce 22 janvier au soir du premier tour de la Belle Alliance populaire, deux personnalités politiques se sont frotté les mains en apprenant les résultats : Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Tous deux candidats en dehors de la primaire, ils estiment pouvoir tirer parti des vainqueurs – Benoît Hamon et Manuel Valls – même s’ils s’abstiennent de tout commentaire pour le moment.
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« C’est bien la preuve qu’il ne fallait pas aller à la primaire »
Le candidat du mouvement En marche, ex-ministre de l’Economie de Manuel Valls, n’a pas commenté les résultats. Mais devant ses proches, il aurait eu selon Le Parisien ces mots cinglants :
« C’est bien la preuve qu’il ne fallait pas aller à la primaire ».
Le taux de participation inférieur à celui de 2011 et le manque d’allant du peuple de gauche à aller y voter témoignent selon eux du fiasco de la primaire. Alors que François Kalfon, au QG d’Arnaud Montebourg, se félicitait qu’« une nouvelle page de l’histoire de la gauche » soit en train de s’écrire, en rupture avec la ligne social-libérale, un ami de Macron estime qu’il s’agit plutôt de « la fin d’un cycle » :
“C’est la fin d’un cycle, la fin d’un monde politique avec des partis verticaux, la fin d’un personnel politique. C’est une primaire pour rien. Une primaire consanguine, sans dynamique, sans élan.”
Leur calcul est simple, et il joue en la faveur de leur favori échappé de Bercy. Manuel Valls va perdre au second tour car Arnaud Montebourg (18 %) a appelé à voter pour Hamon. Or les soutiens de Valls auront du mal à voter pour l’ex-ministre de l’Enseignement, trop à gauche, et pourraient se reporter sur Macron.
« Il sera peut-être pertinent de ne pas la mener jusqu’au bout »
Mais dans l’équipe d’un autre candidat, on se réjouit aussi. Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, déclare ainsi : “Un échec ! Le PS perd toutes les élections, même celles qu’il organise.” Celui-ci estime également qu’il ne vaudrait peut-être pas le coup, pour le gagnant de la primaire, d’aller jusqu’au bout, et qu’il vaudrait mieux se retirer pour laisser Macron et Mélenchon s’affronter sur deux lignes antagonistes :
« Quelle est l’utilité de cette candidature ? Il sera peut-être pertinent de ne pas la mener jusqu’au bout. »
Peu probable pourtant que le gagnant se désiste. Avec 1,7 million d’électeurs à la primaire, le mot d’ordre au PS était de saluer « un succès », et d’espérer une participation plus forte au second tour… Histoire de rendre son candidat un peu plus légitime.
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