Trump versus l’Obamacare, acte 3. Après avoir échoué à abroger et remplacer la loi sur la santé au Sénat par deux reprises, le président des États-Unis vient à nouveau d’essuyer un camouflet. La chambre haute a rejeté par 51 voix contre 49 une abrogation partielle de la réforme sur la santé, héritage emblématique de son prédécesseur. Un échec cuisant, d’autant plus que le parti Républicain y détient une courte majorité, souligne 20 minutes.
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Le résultat du vote montre les dissensions au sein du parti présidentiel, divisé entre modérés et conservateurs. Les premiers se refusent à abroger la couverture santé de millions d’Américains sans un plan de remplacement crédible. Les seconds réclament l’abandon simple de la loi. Cette dernière solution a les faveurs du président. « Laissez l’Obamacare imploser, puis négociez » a twitté Donald Trump, après le vote. En dépit de sept ans d’opposition ininterrompue à l’Obamacare, le parti Républicain se montre incapable de proposer une alternative qui ferait consensus dans ses rangs.
Skinny repeal fell short because it fell short of our promise to repeal & replace Obamacare w/ meaningful reform https://t.co/tZISIvccOO
— John McCain (@SenJohnMcCain) 28 juillet 2017
(« L’abrogation a minima a échoué parce qu’il n’a pas su être un compromis pour abroger et remplacer l’Obamacare avec une réforme significative.« )
Trois sénateurs républicains ont fait défection
Signe flagrant de son impréparation, le parti n’a révélé le contenu de cette « abrogation a minima » que trois heures avant le début du vote. Elle prévoyait la suppression de certains dispositifs de l’Obamacare, à l’instar de l’obligation faite aux particuliers de souscrire à une assurance santé sous peine d’amende ou celle faite aux entreprises d’en proposer une à leurs salariés.
Présentée comme une simple base de négociation avec la Chambre des représentants, certains craignaient que ce projet de loi finisse par être voté comme tel et atterrisse sur le bureau du président qui se serait fait une joie de le promulguer.
Trois sénateurs ont franchi les lignes partisanes et rejoints les Démocrates dans leur vote. Parmi eux, John McCain, retourné au Sénat après avoir révélé souffrir d’un cancer au cerveau. Sourd aux pressions exercées par le vice-président Mike Pence, le sénateur, candidat malheureux à la présidentielle en 2008, a participé au sauvetage de la loi de son ancien rival.
3 Republicans and 48 Democrats let the American people down. As I said from the beginning, let ObamaCare implode, then deal. Watch!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 28 juillet 2017
« Trois Républicains et 48 Démocrates laissent tomber le peuple américain« , a twitté Donald Trump après avoir assisté à l’enterrement d’une de ses promesses de campagne majeure. Désormais toute nouvelle tentative pour remplacer l’Obamacare nécessite un vote à la majorité de 60 voix au Sénat, donc un soutien des Démocrates. Si elle aboutit, la nouvelle réforme de la santé devra donc s’inscrire dans une configuration bipartisme.
L’abrogation d’Obamacare échoue lamentablement. Énorme échec pour le leadership GOP au Sénat et évidemment pour TRUMP
— thomas snegaroff (@thomassnegaroff) 28 juillet 2017
« Déception » pour Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine au Sénat, cet échec est certainement une bonne nouvelle pour beaucoup d’Américains. Le Congressional budget office, une institution fédérale non partisane, a estimé qu’une promulgation de ce projet de loi aurait entrainé la perte de leur assurance santé pour 18 millions d’Américains d’ici 2018.
OBAMACARE REMAINS. Cc: @realDonaldTrump pic.twitter.com/1movv7mbjk
— Kalliope (@KAmorphous) 28 juillet 2017
Après avoir raflé la Maison Blanche, le Sénat et la Chambre des représentants, le parti Républicain s’est montré incapable, après six mois au pouvoir, de promulguer une loi importante.
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