C’est une absence qui a beaucoup été remarquée et regrettée lors du débat de l’entre-deux tours de la présidentielle ce 3 mai. Non, il ne s’agit pas des journalistes, qui étaient bien là, même s’ils ont eu du mal à s’imposer, mais de l’écologie. Le thème était pourtant bien prévu au sommaire – à défaut d’être très mis en avant dans les programmes respectifs d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen -, mais, faute de temps, il est passé à la trappe ce soir-là.
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« Les politiques des candidats seront remises en cause par la crise écologique »
Dans un entretien au Monde, Nicolas Hulot s’inquiète du peu d’importance qu’accordent les deux finalistes à cet enjeu majeur pour l’avenir de l’humanité. Pour le militant écologiste, qui a affirmé fin avril qu’il voterait Macron « par raison », « les promesses de campagne et les politiques des candidats seront remises en cause par la crise écologique et le changement climatique ».
Interrogé sur cette absence, il se dit « pas étonné », d’une part parce que « le mot ‘environnement’ ne fait définitivement pas partie du dictionnaire des journalistes », et d’autre part parce que « le thème de l’environnement et de l’écologie est resté à la marge de toute la campagne, avec une petite exception lorsque Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon (premier candidat socialiste à une présidentielle à prendre à bras-le-corps la question environnementale) étaient encore en course et ont permis de ‘déghettoïser’ l’écologie. »
« L’écologie est incompatible avec la vision du monde de Marine Le Pen »
Pour lui, alors que l’ONG Greenpeace a mené une action contre le FN ce 5 mai, il ne fait pas de doute que « l’écologie est incompatible avec la vision du monde de Marine Le Pen », mais elle n’est pour autant pas beaucoup valorisée par Emmanuel Macron :
« S’il était aussi convaincu, il aurait eu plusieurs fois l’occasion de le mettre en lumière hier soir. Il ne l’a pas fait », déplore-t-il.
Il espère cependant que, s’il est élu, l’ancien ministre de François Hollande donnera au ministère de l’Ecologie les moyens qui s’imposent pour en faire une priorité, moins de deux ans après l’accord de Paris conclu lors de la COP21. Avec beaucoup de conditionnel, il garde encore espoir :
« Si Emmanuel Macron s’appuie sur les ONG comme s’il y est dit prêt ; s’il engage un Grenelle de l’alimentation, comme cela figure dans son programme ; s’il donne un vrai pouvoir politique au conseil économique et social, je suis prêt à corriger mon jugement. »
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