L’expérience a été baptisée « Cocktail », et elle consiste à rester allonger au lit pendant deux mois sans rien faire. Le rêve ultime de tout ado ? Pas vraiment. Si l’Institut de médecine et de physiologie spatiales de Toulouse propose de payer 16 000 euros les 25 volontaires de cette expérience, c’est qu’elle n’est paradoxalement pas de tout repos. Il faut d’ailleurs remplir des critères très précis pour être éligible : être un homme, sportif, qui ne fume pas, qui n’a pas d’allergies, et être âgé d’entre 25 et 45 ans. L’objectif étant de « tester dans des conditions similaires aux vols habités dans l’espace une méthode de prévention destinée à atténuer les effets indésirables de l’impesanteur [ou apesanteur] sur le corps humain et préparer les astronautes à leur retour sur Terre », comme le rapporte 20 Minutes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
Deux mois sans qu’un pied touche le sol
Les volontaires devront être examinés deux semaines avant et après l’expérience, qui durera donc en tout trois mois. Ensuite, ils devront rester alités pendant deux mois, et tout faire dans cette position, avec au moins une épaule en contact avec le lit (ils pourront se retourner, pas se redresser) : manger, se laver, etc.
« Dans ces conditions spécifiques, le système cardio-vasculaire est impacté, il n’est plus capable de fournir le même effort qu’avant le départ ou avant l’alitement, explique le Dr Arnaud Beck, médecin coordinateur de l’étude. De même, on observe chez les astronautes et les volontaires alités une tendance à l’hypotension orthostatique : c’est-à-dire une chute de tension et des vertiges. On note également une diminution de la masse musculaire inférieure et paravertébrale ».
Après cette expérience, les volontaires passeront deux semaines consacrée à « la réhabilitation et la récupération physique et à de nouvelles mesures pour étudier les effets de l’alitement prolongé ». Les effets de ces deux mois d’inactivité en position allongée sont prévisibles : jambes en coton, muscles du dos diminués, et donc position debout difficile à tenir. Les astronautes qui reviennent sur Terre sont d’ailleurs incapables de se tenir debout au début. L’objectif de « Cocktail » est donc aussi de « développer et étudier des contre-mesures à tous ces retentissements », précise Arnaud Beck.
Un cocktail à base de gélules
Pourquoi avoir nommé cette expérience « Cocktail » ? Simplement parce que la moitié des volontaires doit prendre un « cocktail » de gélules (un « complément alimentaire antioxydant et anti-inflammatoire ») censées contrer les effets de l’apesanteur. Autrement dit, les volontaires auront tous les inconvénient du voyage dans l’espace, voire pire, mais sans les avantages. On comprend mieux où était le piège.
Le footing dans l'espace c'est comme sur Terre finalement…Sauf qu'ici on peut courir sur les murs :) https://t.co/xKzwpZLSrG pic.twitter.com/Vho2Vc4Fdy
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) March 6, 2017
En ce moment les nuits sont particulièrement magnifiques: peu de nuages, aurores intenses. Difficile de détourner le regard du hublot… pic.twitter.com/avFv5od5FA
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) April 1, 2017
On the earth's dark side a spacewalk feels like scuba diving at night
Sortir dans l’obscurité c’est 1 peu comme faire de la plongée de nuit pic.twitter.com/HNed3UdOsH
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) March 31, 2017
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}