Marine Le Pen doit-elle retourner à l’école ? Car c’est un véritable festival de contre-vérités auquel s’est livrée la dirigeante frontiste dimanche sur RTL. Invitée du Grand Jury, pour évoquer ses déclarations sur l’école gratuite, la présidente du Front national en a remis une couche en alternant entre l’approximatif et le totalement faux, comme l’a noté Libération.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Marine Le Pen souhaite en finir avec l’école gratuite pour les enfants étrangers de sans-papiers et instaurer un délai de carence, pour les enfants d’immigrés légaux, durant lequel les parents seront invités à contribuer financièrement à la scolarité. Mais là où est le bât blesse dans les déclarations de madame Le Pen, c’est lorsqu’elle se justifie en expliquant qu’elle ne fait qu’appliquer la loi.
Une florilège de n’importe quoi
Libération a donc passé les déclarations au radar de son redoutable service de désintox. Tout d’abord, « Non, le FN ne proposait pas cette mesure dans son projet de 2012 » : elle l’avait tout au plus évoqué lors d’un entretien télévisé le 23 février 2012 où elle répondait de façon imaginaire à un clandestin : « Nous ne scolarisons pas vos enfants car cette scolarisation représente un coût qui est considérable. »
« Non, la scolarisation des enfants de sans-papiers ne rend pas leur parents inexpulsables. » Même si la candidate FN à l’élection présidentielle le souhaite ardemment, la loi française ne dit pas cela, comme le détaille très précisément Libération.
« Non, il n’existe pas de délai de carence en Grande-Bretagne obligeant les immigrés à payer un ou deux ans la scolarité de leurs enfants. » Il s’agit d’un grand classique de rhétorique politique pour Libé, que de se réfugier derrière un exemple à l’étranger, totalement bidon. La Grande-Bretagne n’en a jamais entendu parler.
« Non, les Etats-Unis ne font pas non plus payer les enfants d’expatriés. » Marine Le Pen pense probablement que le système en place de l’autre côté de l’Atlantique est encore plus méconnu que le Britannique. Elle s’engouffre donc dans la même brèche.
Enfin, « non, les sans-papiers ne voyagent pas (plus) gratuitement dans les transports en commun en Ile-de-France. » Candidate à l’élection régionale dans la région des Hauts-de-France, Marine Le Pen se prend une fois de plus les pieds dans le tapis.
Un éclair de lucidité
Dans ce maelström, Marine Le Pen a toutefois eu un éclair de lucidité en déclarant que : « On ne peut pas empêcher des enfants d’aller à l’école, bien sûr.” Ouf.
{"type":"Banniere-Basse"}