Une révolution pour les 20 000 à 40 000 personnes qui se prostituent chaque jour en France. Les prostituées ne seront plus considérées comme des délinquantes. C’est le client qui sera pénalisé. Les députés devraient définitivement adopter la proposition de loi PS de « lutte contre le système prostitutionnel », ce mercredi 6 avril à l’Assemblée nationale
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De 1 500 ou 3 750 euros d’amende en cas de récidive
Après plus deux ans de débats houleux, entre le Sénat et l’Assemblée mais aussi au sein de la société – on se souvient du peu glorieux « Touche pas à ma pute : manifeste des 343 salauds » – le client pourra être puni d’une amende de 1 500 ou 3 750 euros en cas de récidive. C’est la fin du délit de racolage instauré par Nicolas Sarkozy en 2003. L’achat d’actes sexuels devient illégal.
La loi est saluée par les associations abolitionnistes comme le Nid qui se félicitent de l’inversion du rapport de domination. « Au pays du libertinage et des “petites femmes de Paris”, cette grande loi de société marque une rupture historique. Ce n’est plus la prostituée qui est coupable, mais le client », explique son Secrétaire général Grégoire Théry au Figaro.
Mettre fin à la prostitution
Le but de cette loi est bien de mettre fin à la prostitution mais la députée Maud Olivier, à l’origine de la proposition, reconnaît que ce ne sera pas pour tout de suite. « L’objectif est de la faire diminuer, de protéger les prostituées qui veulent en sortir, et de changer les mentalités » a-t-elle précisé au Monde.
Après la Suède, la Norvège et l’Islande, la France est le quatrième pays européen à pénaliser les clients de prostituées. Un programme d’aide à la sortie de la prostitution est également prévu.
Mais le texte ne fait pas l’unanimité. Le Strass (Syndicat du travail sexuel), Médecins du Monde, le collectif Droits et prostitution, Act Up, entre autres, considèrent la mesure dangereuse pour les prostituées. La pénalisation va les « exposer un peu plus aux violences, celles des réseaux et celles de la police, à l’isolement, et les éloigner des structures de santé, de soin et de dépistage » explique le Strass.
Communiqué de presse Médecins du Monde, Act Up-Paris, Le Mouvement Français pour le Planning Familial, Grisélidis, Les…
Posté par Act Up-Paris sur mardi 5 avril 2016
Une manifestation contre la loi est prévue ce mercredi après-midi.
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