Ce week-end, plusieurs affiches dénigrant le pape François ont été collées dans les rues de Rome.
Des dizaines d’affiches dénigrant le pape François, placardées dans les rues de Rome. Une première à ma connaissance.
Photo @MHMaisonhaute pic.twitter.com/9LHouPql0A— François Beaudonnet (@beaudonnet) 4 février 2017
Un manque de miséricorde
Sur les dizaines d’affiches placardées, le message affiché est simple : « Tu as décapité l’Ordre de Malte […] Où est ta miséricorde ? ». Tel semble être le principal reproche fait au pape par les auteurs de cette campagne: l’intervention de François Ier dans le fonctionnement de l’Ordre de Malte.
Comme l’explique Caroline Pigozzi, spécialiste du Vatican au Parisien:
« L’Ordre de Malte, c’est neuf siècles d’existence, 13 500 membres, 80 000 volontaires qui font des œuvres médicales et sociales dans plus de 100 pays. Son influence, notamment auprès de l’aristocratie, n’est plus à démontrer ».
Une institution que le pape n’a pas hésité à défier.
Une distribution de préservatifs source de conflit
A l’origine du conflit: une distribution de préservatifs financés par l’Ordre auprès des malades du sida, en Afrique et en Birmanie. Une hérésie selon le grand maître de l’Ordre qui limoge aussitôt l’Allemand Albrecht von Boeselager, jugé responsable de l’initiative. Cela était sans compter sur un retournement de situation inattendu : le Vatican, bien qu’opposé à l’usage des contraceptifs, exige la réintégration de Boeselager. Refus du grand maître (le Britannique Fra Matthew Festing) qui finira par être « démissionné » par le pape. » Tout cela se fait sur fond de bataille entre conservateurs et progressistes », décrypte Caroline Pigozzi. Et les seconds semblent prendre l’avantage.
Le pape a nommé samedi un délégué spécial chargé du “renouveau spirituel et moral de l’ordre de Malte”, l’archevêque italien Mgr Angelo Becciu.
Les affiches ont depuis été recouvertes par les autorités locales.