A chaque enquête, le constat est toujours aussi dramatique. Une femme victime de viol sur dix seulement porte plainte contre son agresseur en France. Des chiffres confirmés par une nouvelle enquête de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
Une victime de viol sur cinq n'a jamais parlé de son agression, affirme une étude de l'ONDRP pic.twitter.com/3Modox11Qh
— franceinfo (@franceinfo) February 8, 2017
81% de femmes n’alertent pas les autorités
Une enquête réalisée auprès de 290 femmes de 18 à 75 ans qui ont déclaré avoir subi un viol au cours des deux dernières années. Parmi elles, 81 % n’ont informé ni la police ni la gendarmerie. 19 % se sont déplacées dans un commissariat. Mais la démarche déjà difficile de se déplacer ne débouche pas systématiquement sur une plainte. 4 % déposent une main courante, et 2 % d’entre elles s’en tiennent au simple fait d’alerter les autorités sans rien engager par la suite. 13 % déposent donc plainte à l’issu d’un processus éprouvant, et qui ne débouche que rarement sur une condamnation.
Le viol trop peu condamné en France
En France, seules 25 % des plaintes pour viol débouchent sur une condamnation, et 83 % des violeurs condamnés reçoivent une peine de prison effective. Une situation qui provoque chez les femmes interrogées dans l’enquête de l’ONDRP un sentiment d’inutilité face au fait d’intenter des poursuites. 66% des femmes interrogées pensent que porter plainte ne sert à rien, et pire encore, 31% d’entre elles estiment que les actes qu’elles ont subis ne sont pas graves.
"Une enquête de viol, c’est long, sans intérêt statistique. Maintenant, on appelle parfois les victimes 3 ans après les faits" #mustread https://t.co/yHaSjsrgAs
— CDestracque (@CDestracque) December 29, 2016
Des victimes isolées
Au-delà de l’aspect pénal, cette enquête met aussi en lumière l’isolement dans lequel se retrouvent certaines femmes. Seules 29 % d’entre elles confient leur agression à un psychologue, 21 % consultent un médecin, 1 6% contactent les services sociaux, et 9 % contactent une association. Ainsi, une victime de viol sur cinq n’a jamais parlé de son agression à quelqu’un, alors que dans la majorité des cas, les victimes d’agression sexuelle connaissent leur agresseur.
Sur i>Télé, une journaliste conteste les chiffres officiels sur le viol, ils sont "gonflés" (VIDEO) https://t.co/cOmDjjTmoB
— France-Soir (@france_soir) January 25, 2017
Pour l’ONDRP, ces chiffres traduisent une situation dramatique : « le viol est l’une des infractions les moins signalées à la police, alors que c’est l’agression sexuelle la plus grave et probablement la plus traumatisante pour la victime« .
I>Télé sur la journaliste qui nie les chiffres du viol:"On l’appelle parce qu’on sait qu’elle va dire des conneries" https://t.co/W4QM5mAA2P pic.twitter.com/sZrn1zMIvM
— David Perrotin (@davidperrotin) January 25, 2017