Le Congrès a annoncé samedi avoir défini un ensemble de sanctions destinées à punir Moscou pour son ingérence en Ukraine et ses cyber-attaques aux Etats-Unis. L’administration Trump avait pourtant tenté de s’y opposer en demandant plus de flexibilité dans les termes, afin d’adapter le texte à ses objectifs diplomatiques. Peine perdue. Cette nouvelle législation marque la défiance du Congrès vis-à-vis du président ainsi que de son entourage, soupçonné de connivence avec la Russie.
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La majorité républicaine se retourne contre Trump
Adopté par les sénateurs dès le 19 juin, à 98 voix contre 2, le projet de loi devrait être voté aujourd’hui par la Chambre des représentants. En limitant la capacité du président à atténuer ou à annuler ces sanctions, il impose à Donald Trump un dilemme auquel il préférait échapper : poser son veto au risque d’alimenter les accusations de collusion avec la Russie, ou signer la législation qui sanctionne Moscou.
Les premières sanctions contre la Russie ont été imposées par décrets dès l’annexion de la Crimée en 2016 sous l’administration Obama. Renforcées suite à l’ingérence et à la violation des droits de l’homme en Ukraine, elles condamnent également la cyber attaque russe lors des élections présidentielles aux Etats-Unis. Tandis que Trump avait demandé leur annulation en proposant d’organiser des négociations à la place, le Congrès a décidé de renforcer leur ampleur en y ajoutant des dispositions concernant l’Iran et la Corée du Nord. Egalement « punis » pour leurs « méfaits », le rajout de ces deux pays verrouille le projet de loi.
A la Maison Blanche, les réactions ne sont pas unanimes. Deux autorités administratives ont annoncé, selon le New York Times, qu’elles estimaient improbable l’utilisation du veto présidentiel. Sur CNN, Anthony Scaramucci, nouveau directeur de la communication, a affirmé que le président n’avait « pas encore pris de décision dans un sens ou dans l’autre« . Même s’il décidait d’imposer son veto, le Congrès rassemblerait sans peine la majorité nécessaire pour contourner son opposition.
Les accusations de complicité avec la Russie se poursuivent
Le projet de loi laisse au président une demie marge de manoeuvre. Il devrait conserver la faculté de restituer deux centres d’écoutes à Moscou (une propriété du Maryland et un complexe de New York) confisqués par les Etats-Unis. Trump a laissé entendre qu’il envisageait sérieusement leur restitution à la Russie. Un élément qui s’ajoute aux facteurs d’accusation de collusions entre Moscou et le président des Etats-Unis.
Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, a été interrogé hier à huis clos par une commission sénatoriale. Également soupçonné de complicité avec la Russie, il a maintenu son innocence. Son interrogatoire s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus générale visant plusieurs membres de l’entourage du président. Donald Trump Junior, son fils, ainsi que Paul J. Manafort, manager de campagne, devraient également comparaître devant la commission du Sénat prochainement.
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