Le revenu universel (basic income en VO) ne cesse de faire parler de lui. En Suisse le 5 juin une “votation” s’est soldée par un échec cuisant en pourcentage de voix (76 % contre) mais ses partisans y ont vu un succès symbolique qui a accru dans l’opinion la notoriété de ce projet utopique et progressiste.
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C’est bien loin de Genève que le revenu universel, comme le serpent de mer, refait son apparition. A Oakland où une société en pointe de la Silicon Valley veut le tester en grandeur nature. La cité californienne va servir d’incubateur à cette mesure qui est présentée par certains think tanks comme le « vaccin social ” du XXIe siècle, par analogie avec le vaccin contre la polio qui a permis au XXe des économies de santé colossales. Le revenu universel permettrait de remédier à cet autre fléau à la fois moral et économique : la pauvreté.
Une première étude pilote
Le prestigieux Y Combinator – “accélérateur de starts-up” – réfléchit à une étude à long terme du basic income d’environ 5 ans, mais avant cette ambitieuse expérimentation, il se lance dans test « pilote” plus réduit. 100 personnes résidant à Oakland recevront entre 1 000 et 2 000 dollars durant 6 mois à 1 an, et cela sans aucune obligation ni contrepartie. Le but est tout simplement d’observer comment réagiront les heureux bénéficiaires de ce pactole inattendu. Vont-ils s’arrêter de travailler et s’écrouler devant la télé, vont-ils se lancer dans des projets dont ils avaient rêvé mais qu’il n’avaient jamais osé entreprendre ?
Oakland a été choisi pour sa grande diversité sociale et économique et ses profondes inégalités, ce qui en fait un laboratoire idéal pour cette mesure qui relève à la fois de l’utopie et de la recherche économique la plus pragmatique.
Le revenu universel est un des rares projets économiques et sociaux qui traversent les clivages politiques. Il rencontre des soutiens aussi bien à droite qu’à gauche. Il a ainsi été soutenu à la fois par le pape de l’économie néolibérale Milton Friedman et par les intellectuels de gauche français du Mauss (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales) ou André Gorz.
Devenir aussi riche qu’on le souhaite
Pour Sam Altman, le jeune patron de Y Combinator, le revenu universel est un outil incontournable pour accompagner la mutation technologique qui s’annonce et verra la suppression d’innombrables jobs remplacés par des robots. A la question inévitable du financement de ce revenu, Sam Altman se déclare persuadé que la robotisation aboutira à un baisse des coûts de fabrication des biens et des produits et donc du coût de la vie, favorisera les possibilités d’avoir une bonne vie.
Mais le jeune millionnaire de la Silicon Valley, bien loin d’une vision égalitaire de l’avenir reste fidèle à l’idéologie des starts-up de la nouvelle économie.
1/ Important point: basic income is not socialism. Basic income provides a floor, and then people can get as rich as they want.
— Sam Altman (@sama) May 31, 2016
« Point important : le revenu universel n’est pas le socialisme. Il fournit un socle; et ensuite les gens peuvent devenir aussi riches qu’ils le souhaitent.”
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