D’après une étude publiée par Endeavor Greece, 350 000 Grecs auraient quitté leur pays entre 2008 et 2016. Leur nombre pourrait même s’élever à 427 000 selon une autre étude de la Banque de Grèce: des chiffres lourds de conséquences pour un pays de 11 millions d’habitants.
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Les profils de ces exilés sont souvent similaires : de jeunes entrepreneurs fraîchement diplômés en quête d’un avenir plus radieux. En général, ce sont les Grecs qui ont déjà un emploi qui seraient les plus enclins à quitter leur pays. 49 % des travailleurs déclarent vouloir partir à l’étranger contre 43 % des chômeurs. C’est une véritable fuite des jeunes cerveaux qui handicape gravement le pays dans sa perspective de redressement après la crise de 2008.
When #Greece's demographic time bomb goes off, the ongoing 7-year-old crisis will look like a walk through the park. https://t.co/knXRzlTMzT
— The Greek Analyst (@GreekAnalyst) May 6, 2017
Crise démographique
La population hellène est en crise elle aussi. Son nombre a commencé à chuter en 2011, lorsque le nombre de décès a excédé le nombre de naissances de 4 671 selon Michaelis Papadakis, professeur en statistiques et sécurité sociale à l’Université de Pirée. La population est ainsi passée de 11,1 millions en 2011 à 10, 8 millions en 2016. C’est une très mauvaise nouvelle pour la Grèce, explique le professeur.
« Les gens ont tendance à sous-estimer l’importance de la population, même si tout part de là. Une baisse démographique nuit aux capacités de défense, réduit la main-d’œuvre et le commerce.«
Aujourd’hui en Grèce, une femme sur quatre née dans les années 1970 n’aurait pas d’enfant. Un nombre qui n’a cessé d’augmenter selon l’Elstat, l’Autorité grecque des statistiques. Le taux de fertilité grec est l’un des plus bas de l’Union européenne déjà vieillissante, avec 1,3 enfant par femme en 2015.
Chômage, pauvreté, pessimisme
Si les jeunes Grecs quittent le navire, est-il en train de couler ? Depuis 2008, la Grèce fait face à une explosion du chômage qui touche environ 23% de la population active et 48% des moins de 25 ans.
Le marché du travail grec est en difficulté depuis les années 1990. « Depuis trente ans, sur les 80 000 nouveaux entrants sur le marché du travail, seuls 40 000 trouvaient un emploi« , explique Savas Robolis, expert sur les migrations à l’OCDE. « Cette inadéquation structurelle fut en réalité longtemps comblée par les largesses des partis politiques, qui accordaient des contrats dans le domaine public à chaque veille d’élections », une pratique qui a pris fin avec la crise. Aujourd’hui, le pays n’est plus en mesure de fournir de véritables aides sociales à ses habitants.
Selon l’Eurobaromètre de 2015, les Grecs font partie des Européens les moins positifs quant à l’avenir économique de leur pays : 88% estiment que la situation va empirer dans les années à venir.
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