Ce mercredi, Le Parisien a dévoilé les résultats ahurissants d’une étude de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut). On apprend que 48 % des femmes interrogées ont tendance à adapter leur tenue vestimentaire pour utiliser les transports en commun.
La crainte omniprésente de l’agression
Cette étude réalisée par la Fnaut, basée sur les réponses de plus de 6 200 usagères des transports publics (métro, RER, autobus, train…) met en lumière la crainte omniprésente de se faire agresser que vivent des milliers de femmes et les modifications que celle-ci entraîne dans leur comportement au quotidien. La question de la tenue vestimentaire dans la rue a déjà soulevé de nombreux débats, mais c’est la première fois que l’on parle de ce sujet au sein des transports en commun, dans un espace que nous sommes tous amenés à fréquenter.
Des résultats sans appel
– 54 % des personnes interrogées n’utilisent pas les transports en commun à certaines plages horaires (surtout en soirée), par peur du harcèlement.
– 89 % des agressions n’ont provoqué aucune réaction des témoins.
– 34 % d’entre elles utilisent d’autres moyens de locomotion (vélo, taxi, véhicule personnel…) au détriment du coût financier que cela engendre.
Des stratégies d’évitement
Se mettre près de la porte de sortie pour quitter la rame en cas de problème, changer de place si la personne à côté se montre insistante, mettre un pull pour cacher son décolleté ou sur ses jambes si on porte une jupe… Telles sont les stratégies adoptées par la plupart des usagères des transports en commun.
Pour Annie Guilberteau (directrice du Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles), ces stratégies d’évitement adoptées par les femmes atteignent leur liberté d’être et de circuler. Cela va à l’encontre des principes de droits et des libertés de chacun.
Des solutions possibles
Pour lutter contre ces actes répréhensibles, la Fnaut propose des initiatives :
– Même si elles sont méconnues du public, des bornes d’appel et un numéro d’urgence (31.17 pour la SNCF) existent.
– La prévention dans les écoles et lieux de travail sur les questions du sexisme et du harcèlement.
– Une simplification des procédures de plainte, des espaces pour accueillir les victimes et la formation du personnel dans les transports publics.