Révision à la baisse de ce film découvert lors des Rencontres de Toulouse 97. S’il ne macère pas dans les mêmes eaux croupies que les deux longs métrages tournés depuis par Agresti, cet entrecroisement de plusieurs destinées à travers les rues et les tensions de la capitale argentine manque trop de vigueur et de tenue […]
Révision à la baisse de ce film découvert lors des Rencontres de Toulouse 97. S’il ne macère pas dans les mêmes eaux croupies que les deux longs métrages tournés depuis par Agresti, cet entrecroisement de plusieurs destinées à travers les rues et les tensions de la capitale argentine manque trop de vigueur et de tenue pour s’attirer notre bienveillance, en dépit de prémices plutôt engageantes. Le recours pesant à une musiquette décorative, le typage des personnages et un rebutant approximatisme filmique entre tentation vériste et stylisation clipesque édulcorent Buenos Aires vice versa et desservent son propos par ailleurs plus voyant que le nez au milieu de la figure. Reste qu’une certaine sensibilité parvient à affleurer par moments, notamment au cours de deux disputes entre couples et d’une scène plutôt intense où un ancien sbire de la junte martyrise une jeune aveugle dans une chambre d’hôtel. Pour un film ambitionnant de se colleter avec la mémoire meurtrie de tout un peuple, cela fait bien peu.