Mardi soir, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, était invitée sur le plateau de Quotidien (TMC). Au programme : le désamorçage des diverses polémiques qui touchent les projets du gouvernement. Parmi les nombreux maux imputés à la nouvelle responsable de l’égalité femmes-hommes, la PMA (Procréation Médicalement Assistée) est celle […]
Mardi soir, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, était invitée sur le plateau de Quotidien (TMC). Au programme : le désamorçage des diverses polémiques qui touchent les projets du gouvernement. Parmi les nombreux maux imputés à la nouvelle responsable de l’égalité femmes-hommes, la PMA (Procréation Médicalement Assistée) est celle qui cristallise le plus de critiques. Cette fois, le coup est venu de Charlie Hebdo.
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La Une de Charlie Hebdo ne passe pas
« La PMA, quel feuilleton, quel merdier », annonce Yann Barthès en guise de préambule. Et pour cause, la Secrétaire d’État est, depuis son arrivée au gouvernement, fréquemment prise à partie par la fachosphère. « Vous le vivez comment ? » demande Yann Barthès. « Plutôt bien », s’amuse la Secrétaire d’État. Le ton est donné. Mais lorsque le présentateur montre à Marlène Schiappa la Une de Charlie Hebdo fustigeant la PMA, la tension monte d’un cran. Mise en porte-à-faux, elle refuse de faire l’amalgame entre Charlie Hebdo et la fachosphère.
Dans le billet Gérard Biard, on peut lire : « La procréation n’est pas un « droit » mais une fonction biologique. On peut décider ou non de s’en servir, on peut traiter médicalement ses dysfonctions éventuelles ou y pallier, mais l’exiger pour tous au nom de la « justice sociale », comme le revendique Marlène Schiappa, est parfaitement absurde. Sauf à considérer qu’il y a un droit à l’enfant […], promouvoir une société où un gosse, c’est comme une Rolex, si on n’en a pas à 40 ans, c’est qu’on a raté sa vie ». L’hebdomadaire satirique reste fidèle à sa ligne provocatrice. Ce qui n’est pas, pour une fois, au goût de Marlène Schiappa. « On ne peut pas dire « Je suis Charlie » que quand ça nous arrange. Donc là, en l’occurrence, ça ne m’arrange pas, mais je reste Charlie », tempère-t-elle en découvrant la Une pour la première fois. Il faut dire que la Une est peu amène envers la Secrétaire d’État et le Président de la République. On y voit Emmanuel Macron, enceinte. « Il va faire des horreurs », précise la légende.
Une promesse de campagne
La proposition d’élargir la PMA à toutes les femmes n’est pas une nouveauté. « Nous ouvrirons la PMA à toutes les femmes et combattrons l’homophobie du quotidien grâce à des tests aléatoires au travail » déclarait Benjamin Griveaux, alors porte-parole de la République en Marche (REM), trois jours après les présidentielles.
Nous ouvrirons la #PMA à toutes les femmes et combattrons l'#homophobie du quotidien grâce à des tests aléatoires au travail. #LREM
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) May 17, 2017
Depuis, le dossier n’a pas beaucoup avancé. Le gouvernement craint en effet une mobilisation de la Manif’ Pour Tous. Le collectif réactionnaire et conservateur pourrait perturber le débat démocratique, comme lors des débats sur l’adoption du mariage pour tous, sous François Hollande. Alors que le dossier s’enlise, la fachosphère monte déjà au créneau.
Une ministre peu soutenue
Sur la question de la PMA, Marlène Schiappa ne semble pas particulièrement soutenue par son gouvernement. « [Marlène Schiappa] s’est exprimée au mauvais moment, ce n’était pas prévu. Le président ne veut pas renouer avec la pratique du débat de société » confie un proche du chef de l’Etat au Parisien. Quant à Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, il affirme que la PMA ne constitue pas une priorité. Pis, les ministres issus des rangs LR (Les Républicains) se montrent assez frileux sur le sujet. Leçon retenue, la Secrétaire d’État s’avère plus prudente dans ses déclarations. Désormais, elle renvoie la patate chaude à sa collègue, Agnès Buzyn. « C’est la ministre de la Santé qui proposera [la PMA], dans le cadre des états généraux de la bioéthique », botte-t-elle en touche. Face aux critiques et au manque de soutien, la ministre a peut-être décidé de renvoyer la loi sur la PMA aux calendes grecques.
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