Yassin Salhi, le détenu qui avait attaqué un site gazier à Saint-Quentin-Fallavier, et décapité son patron, s’est suicidé mardi soir dans sa cellule du quartier d’isolement de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Il est décédé à 21h15. L’homme n’avait pourtant pas été repéré comme suicidaire et s’est pendu avec ses draps aux barreaux de sa […]
Yassin Salhi, le détenu qui avait attaqué un site gazier à Saint-Quentin-Fallavier, et décapité son patron, s’est suicidé mardi soir dans sa cellule du quartier d’isolement de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Il est décédé à 21h15. L’homme n’avait pourtant pas été repéré comme suicidaire et s’est pendu avec ses draps aux barreaux de sa cellule.
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Ce suicide a fait réagir le député Georges Fenech, secrétaire national Les Républicains en charge des questions de justice, au micro de BFM-TV : « Il est absolument inconcevable que l’on n’ait pas une surveillance permanente de ces individus dangereux (…) Il y a un effort considérable à faire pour améliorer la situation, qui suppose de construire des places de prison, et de renforcer les moyens et les effectifs du personnel pénitentiaire. »
Le chauffeur-livreur de l’entreprise Colicom, âgé de 35 ans, avait été mis en examen puis placé en détention provisoire, fin juin 2015, pour de multiples motifs : assassinat en relation avec une entreprise terroriste, enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat, destruction ou dégradation et violences volontaires. Son suicide entraîne l’extinction de toute poursuite judiciaire à son encontre.
Attentat dans une usine à gaz
Selon le récit des enquêteurs, Yassin Salhi s’était rendu le 26 juin 2015, comme tous les matins, au siège de son entreprise Colicom, situé au sud-est de Lyon. Il possédait sur lui un couteau et un fusil à pompe factice. Après avoir chargé son véhicule utilitaire de bouteilles de gaz, en vue d’une livraison, il avait attendu que son patron Hervé Cornara monte dans son véhicule pour l’assommer et l’étrangler. Les deux hommes avaient eu une vive altercation deux jours plus tôt pour une palette renversée.
Yassin Salhi s’était ensuite dirigé vers l’usine de gaz industriel Air Products, à Saint-Quentin-Fallavier en Isère. Connu des services de livraison, il avait pénétré sans problème sur le site. Il avait alors décapité son patron puis fixé sa tête sur un grillage, accrochant à proximité deux drapeaux frappés de la chahada, la profession de foi musulmane. Il avait ensuite envoyé des photos, dont un selfie avec sa victime, à un ami parti combattre en Syrie. La collision de son véhicule avec des bouteilles à gaz, provoquant une explosion, mettait fin à la série d’actes macabres qu’il venait de perpétrer. Maîtrisé par des pompiers, il avait lancé « Allah Akbar ».
Fiché S
Au moment des faits, le procureur de Paris, François Molins avait alors déclaré que l’attentat « correspond[ait] très exactement aux mots d’ordre de Daech », et que Yassin Salhi voulait « donner à son acte une publicité maximale ». Ce dernier avait pourtant contesté en garde à vue tout motivation islamiste, et justifiait ses actes en avançant le motif de l’altercation avec son patron.
Yassin Salhi avait fait l’objet d’une « fiche S » en 2006 à la Direction de la surveillance du territoire « pour radicalisation ». Cette fiche n’avait ensuite pas été « renouvelée en 2008″, comme le rapportait Bernard Cazeneuve lors des événements. Il ne disposait pas de casier judiciaire avant l’attentat du 26 juin.
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