Eureka est le premier des cinq films d’une collection intitulée J-CINE-X, des œuvres témoignant du renouveau du cinéma japonais. Philippe Avril, coproducteur français du film, revient sur sa collaboration avec Aoyama Shinji. Le coproducteur japonais, Sento Takenori, m’a présenté un projet de cinq films de cinq réalisateurs différents, à produire et à distribuer en même […]
Eureka est le premier des cinq films d’une collection intitulée J-CINE-X, des œuvres témoignant du renouveau du cinéma japonais. Philippe Avril, coproducteur français du film, revient sur sa collaboration avec Aoyama Shinji.
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Le coproducteur japonais, Sento Takenori, m’a présenté un projet de cinq films de cinq réalisateurs différents, à produire et à distribuer en même temps. Je ne connaissais pas Aoyama Shinji. Je me suis donc rattrapé en visionnant ses précédents films, et il m’a semblé qu’il avait un fort potentiel, que cette histoire était époustouflante dans la manière dont il la racontait. Le résultat est très maîtrisé, impressionnant, même si je crois que son approche est essentiellement sensitive. C’est en quelque sorte un homme-orchestre il est d’ailleurs musicien , il monte lui-même ses films, travaille quasiment toujours avec la même équipe, les mêmes comédiens. On sent la bande derrière, il me semble qu’il joue beaucoup sur la confiance.
Fasciné par le cinéma américain, Aoyama est aussi rédacteur à l’équivalent japonais des Cahiers du cinéma. Il se réfère d’abord et fondamentalement à John Ford, ça se sent dans son cinéma, mais aussi à Clint Eastwood ou Michael Cimino : un cinéma des grands espaces. Quand il a commencé à cogiter sur son film, il avait en tête La Prisonnière du désert de John Ford, ça l’accompagnait comme une musique. Sa rencontre avec Yakushi Koji, l’acteur principal d’Eureka, qu’il a connu lorsqu’il était assistant sur les films de Kurosawa, a été un déclencheur. Ils sont du même coin, et Yakushi Koji lui a dit « Pourquoi ne ferait-on pas un film dans cette région ? »
Aoyama a peu à peu réduit son film, il est passé de 4 h 30 à 3 h 37. Nous avons été associés à la phase finale seulement : il ne voulait pas le montrer avant car c’est un film extrêmement japonais, il y a donc toute une série d’éléments à propos desquels on aurait pu avoir une lecture faussée avant que ce ne soit resserré. Aoyama a un public au Japon, mais notre enjeu est que le cercle s’élargisse, au Japon et au niveau international, qu’il ait un itinéraire à la Desplechin ou à la Assayas.
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