Affreux, sales et méchants, le retour. On dit ça pour déconner, étant donné que la méchanceté vulgaire du film d’Ettore Scola n’est pas au rendez-vous dans cette espèce de commedia dell’arte brechtienno-lourdingue ; une farce sur (les clichés de) la Mafia, mise en scène dans un décor kitsch et artificiel. Exorcisme sans doute : d’authentiques […]
Affreux, sales et méchants, le retour. On dit ça pour déconner, étant donné que la méchanceté vulgaire du film d’Ettore Scola n’est pas au rendez-vous dans cette espèce de commedia dell’arte brechtienno-lourdingue ; une farce sur (les clichés de) la Mafia, mise en scène dans un décor kitsch et artificiel. Exorcisme sans doute : d’authentiques commerçants et prolos siciliens se sont ligués pour caricaturer sans retenue les voyous sanguinaires qui hantent leur imaginaire, leurs traditions, et sans doute pourrissent leur vie. Cette histoire de Tano Guarrasi, boucher en cheville avec la Cosa Nostra dont l’assassinat providentiel libère sa famille brimée, est proche d’un spectacle amateur inspiré d’un film de Kusturica ou des Blues Brothers. La laideur outrancière des décors, des costumes et, il faut bien le dire, celle des acteurs, taillés XXL, ne fait qu’ajouter à notre perplexité. Par-dessus le marché, c’est une comédie musicale et il faut avoir les nerfs solides pour gober sans sourciller les flonflons pachydermiques d’un certain Nino d’Angelo, sorte de Charlie Oleg napolitain, qui effectue même des raids au bazooka sur le rap. Cela dit, certains adorent ce genre de gloubiboulga. Le critique Jean A. Gili parle « de personnages caricaturaux mais plus vrais que nature dans l’épaisseur même de leurs traits ». Le cinéaste portugais Paulo Rocha déclare « Rien ne peut nous prévenir contre le choc et la stupeur provoqués par ce film féroce et hilare. » Mais nous, on vous prévient : ce « choc » et cette « stupeur » ne pourront que vous catapulter hors de la salle. Moi, je cours encore…
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