En cinq jours, une campagne de financement participatif pour sauver la Grèce a recueilli 1,5 million d’euros. Rarement un projet aura suscité autant d’engouement sur la plateforme de crowdfounding Indiegogo. Mais on est encore loin des 1,5 milliard de dollars demandés par le FMI pour éponger la dette de la Grèce. Alors, faut-il se joindre […]
En cinq jours, une campagne de financement participatif pour sauver la Grèce a recueilli 1,5 million d’euros. Rarement un projet aura suscité autant d’engouement sur la plateforme de crowdfounding Indiegogo. Mais on est encore loin des 1,5 milliard de dollars demandés par le FMI pour éponger la dette de la Grèce. Alors, faut-il se joindre à la masse des internautes, compte-tenu de la faible probabilité d’atteindre cette somme ? « Absolument pas », répond Slate.com.
Comment le site américain justifie-t-il cette position (un tant soit peu égoïste sur les bords) ? Certes, le financement participatif a fait ses preuve comme outil pour réaliser des projets divers et variés. Dernièrement Pornhub a même lancé une campagne sur Indiegogo pour financer un porno dans l’espace. Mais jamais une telle somme n’a été réunie sur un site de crowdfunding, et Slate considère que cette fois ne sera pas encore la bonne.
D’autre part, on ne sait pas exactement ce que ferait la personne qui a lancé cette campagne, si par miracle elle obtenait tout l’argent nécessaire. Thom Feeney, le Britannique de 29 ans qui en est à l’origine promet que « l’ensemble de la collecte ira au peuple grec », mais ne dit pas comment. Il a d’ailleurs déclaré ne pas être en contact avec Tsipras, son gouvernement, ni aucun leader européen pour déterminer la manière dont cet argent serait hypothétiquement distribué. Bref tout cela est bien vain, selon Slate.
Interrogé par Politis, l’économiste membre d’Attac Thomas Coutrot va plus loin : « S’il s’agit de récupérer de l’argent pour le donner aux créanciers, je ne soutiens pas l’opération ». De plus, la dette totale de la Grèce est irremboursable (312 milliards d’euros). Reste que symboliquement, c’est toujours ça de pris pour les Grecs et pour ceux qui veulent leur témoigner leur solidarité. Politis propose sur son site des alternatives d’organisations de solidarité auxquelles on peut donner de l’argent qui sera lui, utilisé, comme Médecins du Monde, Interdémos ou le collectif Solidarité France-Grèce pour la santé.