Un ouvrier père de famille, hypnotisé lors d’une soirée entre amis, devient la victime d’une série d’hallucinations horribles, pour lui et pour le spectateur (effets saisissants d’ongles et de dents arrachés). Il va comprendre que la jeune fille qu’il est le seul à voir est un fantôme qui lui réclame de l’aide afin de ne […]
Un ouvrier père de famille, hypnotisé lors d’une soirée entre amis, devient la victime d’une série d’hallucinations horribles, pour lui et pour le spectateur (effets saisissants d’ongles et de dents arrachés). Il va comprendre que la jeune fille qu’il est le seul à voir est un fantôme qui lui réclame de l’aide afin de ne pas laisser son meurtre impuni. Plusieurs atouts font de ce second film de David Koepp, scénariste de De Palma et de Spielberg, une agréable réussite. Tout d’abord, il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de Richard Matheson, auteur de romans fantastiques, de science-fiction et de polars dont les rapports avec le cinéma sont depuis longtemps fructueux. Que ses écrits soient portés à l’écran (L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold, les deux versions de son génial Je suis une légende, qui inspira également Romero pour La Nuit des morts vivants…), qu’il devienne lui-même scénariste pour Corman (le « cycle Edgar Poe » dans les années 60) ou Spielberg (Duel), Richard Matheson reste un des plus brillants représentants de la résurgence contemporaine des grands mythes fantastiques, l’auteur qui fit le lien entre la peur gothique et moderne. Il est donc difficile de se planter au cinéma avec une histoire de Matheson, sauf si on s’appelle Robin Williams (l’ahurissant et déjà oublié Au-delà de nos rêves). Hypnose est un récit somme toute classique de maison hantée, mais situé dans un contexte social précis, souvent oublié du cinéma américain et décrit de façon plutôt crédible par Koepp : le prolétariat. Les problèmes du héros sont au début très concrets (soucis d’argent, crise conjugale), ce qui rend sa brusque plongée dans le surnaturel encore plus déstabilisante. Même si son dénouement est assez prévisible, Hypnose se voit sans ennui, porté du début à la fin par l’interprétation convaincante de Kevin Bacon. Les histoires de fantômes sont à la mode en ce moment (Sixième sens, A tombeau ouvert), le fantastique pur est devenu en revanche suffisamment rare sur les écrans pour que Hypnose soit salué comme une bonne surprise.
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