Bientôt fini les nuits électorales de suspense et d’agitation dans les rédactions ? L’heure est à la robotisation de l’information et au traitement des résultats par des algorithmes. C’est ce qu’ a fait le journal Le Monde pour les départementales. Ce ne sont pas des journalistes, mais un logiciel, développé par la société Syllabs, qui a interprété […]
Bientôt fini les nuits électorales de suspense et d’agitation dans les rédactions ? L’heure est à la robotisation de l’information et au traitement des résultats par des algorithmes. C’est ce qu’ a fait le journal Le Monde pour les départementales. Ce ne sont pas des journalistes, mais un logiciel, développé par la société Syllabs, qui a interprété les données locales brutes, et en a tiré de courts articles.
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Cette montée en puissance de la robotisation de l’information, inquiète le journaliste Daniel Schneidermann. Dans un article intitulé Des robots dans l’info publié dans Libération le 29 mars, il relativise les arguments pro-robotisation.
“La justification du Monde pèche un peu par optimisme. Même dans la plus petite commune, des facteurs personnels, des circonstances locales, viennent parfois – toujours ? – nuancer, colorer, expliquer, les résultats bruts. Parfois, une phrase, un adjectif soulignaient des circonstances locales, des rivalités personnelles, qui coloraient les résultats.”
Conscient qu’un processus inéluctable de mécanisation du métier de journaliste se propage, Schneidermann pose un regard pessimiste et d’ores et déjà nostalgique sur sa profession :
“L’information est de plus en plus uniforme, et les algorithmes sont des boîtes noires inviolables. De site en site, de radio en radio, de moins en moins d’infos originales, mais de plus en plus de reprises brutes, plus ou moins agrémentées à la sauce maison, des agences de presse. Voir ces pratiques pénétrer le sanctuaire du journalisme de qualité n’étonne donc pas vraiment, mais pince seulement un peu le cœur. Vous savez, cette sensation qui nous distingue, justement, des robots.”
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