L’un des meilleurs songwriters méconnus de notre temps réussit un bel hommage pop.
Vingt-trois ans et une quinzaine de disques séparent le premier album studio des Mountain Goats et ce Goths célébrant la culture qui a façonné John Darnielle. Le songwriter semble pourtant continuer de s’adresser à un cercle de fans amis, mêlant journal intime et références pop-culturelles à la façon d’un Daniel Johnston dont il conserve quelques inflexions. A Johnston, il faudrait joindre Will Sheff d’Okkervil River pour préciser la manière darnellienne, sa sourde fièvre comme son groove discret.
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Futées, les meilleures chansons de Goths (Stench of the Unburied et son refrain en peluche, ou For the Portuguese Goth Metal Bands joliment en retrait) se tirent d’une production 80’s et d’arrangements épais – “I’m hardcore but I’m not that hardcore”, entend-on chanter comme un aveu. Les guitares sont remplacées par des cuivres et des claviers. Un pari parfois risqué, mais l’écriture séduit d’emblée. Les Mountain Goats concluent ce LP qui évoque avec une intelligente nostalgie les années habits noirs et coupe Robert Smith par un vibrant hommage aux oubliés Gene Loves Jezebel. Magie de la pop de seconde division.
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