En mai 2011, les Indignés occupaient la place Puerta del Sol à Madrid pendant plusieurs mois, contre le corruption et pour une démocratie réelle. Ils inauguraient une forme politique nouvelle, horizontale, anti-partis. Quatre ans plus tard, ils ont trouvé un débouché politique, et sont devenus la troisième force politique du pays, en remportant la capitale […]
En mai 2011, les Indignés occupaient la place Puerta del Sol à Madrid pendant plusieurs mois, contre le corruption et pour une démocratie réelle. Ils inauguraient une forme politique nouvelle, horizontale, anti-partis. Quatre ans plus tard, ils ont trouvé un débouché politique, et sont devenus la troisième force politique du pays, en remportant la capitale espagnole lors des élections municipales et régionales de ce dimanche 24 mai. Elle était dirigée par le PP (droite) depuis 1991. Tout un symbole.
Une « seconde transition démocratique »
A vrai dire c’est tout le pays qui, à l’image de la capitale, a été secoué d’un véritable séisme politique. Certains éditorialistes parle de « seconde transition démocratique », alors que Podemos, le parti antilibéral issu du mouvement des Indignés, est devenu la troisième force politique, derrière le PP et le PSOE (socialiste).
Comme en Grèce en 2012, le bipartisme a volé en éclats. Le PP arrive en tête, certes, mais il perd 40% des voix par rapport à 2011, et le PSOE 12,5%. Si le taux d’abstention s’élève tout de même à 35%, les coalitions de partis et d’organisations sociales soutenues par Podemos ont réalisé une percée inédite. Ils raflent ainsi Madrid, la capitale, et Barcelonne.
A Barcelonne, la victoire d’Ada Colau fait rêver la gauche radicale
L’alliance Ahora Madrid, menée par l’ancienne juge Manuela Carmena (71 ans), soutenue par Podemos, arrive seconde derrière le PP, mais aura sans l’ombre d’un doute le soutien du PSOE pour gouverner. A Barcelonne, c’est la plate-forme citoyenne menée par Ada Colau, figure de la lutte contre les expulsions immobilières, qui est victorieuse.
Un portrait que Le Monde lui consacre souligne que, pour en finir avec les « privilèges », « Ada Colau a promis de montrer l’exemple en abaissant son salaire à 2 200 euros par mois, contre 143 000 euros par an pour le maire actuel ».
« La mobilisation des abstentionnistes à Barcelone, où la participation a augmenté de huit points par rapport aux dernières élections, a été la clé d’un scrutin marqué par l’effondrement des socialistes catalans qui perdent 12 points avec moins de 10 % des suffrages », relève Le Monde.
Au « There is no alternative » thatchérien, succède aujourd’hui le « Si se puede » espagnol. Cette percée augure un succès prochain aux législatives espagnoles, qui auront lieu cet automne.